Le projet marocain Atarec (Advanced Third Age Renewable Energies Company) porte, quant à lui, sur le développement d’un système breveté de conversion de l’énergie houlomotrice en électricité. Nommé « Wave Beat » ce système en partie immergé cible particulièrement la production d’électricité bas carbone dans les installations portuaires. Fondée par Mohamed Taha El Ouaryachi et Oussama Nour, cette jeune entreprise, dans laquelle l’université UMP 6, a investi, a déjà déployé un système pilote dans le port de Tanger Med.
Quant à Data 354 (Côte d’Ivoire), également deuxième ex æquo, la start-up est spécialisée dans l’analyse de données. Basée à Abidjan et Paris, cette entreprise, déjà bien établie, emploie une des rares équipes d’experts de data science en Afrique francophone. Conduite par Fabrice Zapfack, elle a été distinguée pour son projet Beepas. Cette application web à base de traitement d’images satellitaires permet de mesurer le stock de biomasse, ainsi que l’indice de végétation pour notamment développer des projets d’agroforesterie.
Les trois lauréats ont emporté des dotations financières de 10 000 à 20 000 euros et un accompagnement par EDF en vue de développer un projet pilote et de mettre en place leurs solutions.
Pour sa part, la société kényane Knights & Apps (lauréate du prix pour l’Afrique de l’Est, décerné début septembre à Nairobi) a remporté le prix « coup de boost » du jury à Paris pour son partenariat avec EDF Kenya. Knights & Apps conçoit des solutions d’énergie renouvelable dans le domaine industriel, commercial et domestique.
Après l’ouverture des candidatures le 10 juillet 2023, les phases de présélection et de distinction des champions régionaux s’étaient déroulées à l’automne au cours d’un « EDF Pulse Africa Tour » dont les éditions se sont tenues au fil des mois dans les villes de Casablanca, Abidjan, Yaoundé, Pretoria et Nairobi. Au total, près de 30 pays issus des cinq grandes régions du continent ont été représentés lors de ces phases préliminaires.
Les deux autres finalistes qui ont concouru lors de l’étape finale à Paris étaient Pylon (YC S21), une start-up égyptienne, qui a créé une plateforme de gestion des infrastructures pour les services publics et SeaH4, une jeune pousse sud-africaine qui développe des biocarburants de troisième génération.
EDF Pulse Africa est une déclinaison du challenge EDF Pulse créé par EDF en 2014, d’abord en France, puis élargi à certains pays européens, et même au-delà (Chine, Brésil…).
Présent de très longue date en Afrique, EDF s’y est fortement développé ces dernières années, surtout à la faveur du boom des énergies vertes. L’électricien français y est actif dans toutes les sous-régions du continent, sa plus importante filiale étant située en Afrique du Sud. Fort d’une compétence historique dans l’hydroélectricité, le groupe développe notamment plusieurs projets majeurs dans le domaine des barrages, dont celui de Nachtigal au Cameroun actuellement en phase de mise en service. Il a aussi emporté au Mozambique avec TotalEnergies l’an dernier la concession d’un énorme barrage (1,5 GW) à construire sur le Zambèze qui s’ajoute à un autre projet important au Malawi (350 MW) conduit avec Scatec. Enfin, EDF est à la tête de plusieurs filiales dans le domaine de l’électricité hors réseau, pour certaines en partenariat avec le groupe britannique Bboxx.
Les thèmes prioritaires retenus par le groupe EDF pour cette édition de Pulse Africa étaient la production d’énergie décentralisée bas‐carbone, l’efficacité énergétique et les solutions de consommation bas‑carbone et enfin la décarbonation par le digital.