La société lyonnaise Navya, spécialiste du véhicule autonome et placée en redressement judiciaire début février, a été reprise. Le tribunal de commerce de Lyon a choisi l’offre du groupe français Gaussin, en partenariat avec le japonais Macnica, acteur de la tech coté en Bourse spécialisé dans les semi-conducteurs, la cybersécurité ou l’IoT. Cette offre, pour un prix de cession de 1,4 million d’euros, prévoit le maintien de 143 salariés de Navya, sur un peu plus de 200. La nouvelle structure sera basée en France et détenue à 51% par Gaussin et à 49% par Macnica.
A son lancement en 2014, Navya se présentait comme « leader mondial » dans le domaine de la mobilité sans conducteur. La « pépite de la French Tech » s’était fixé en 2018 un objectif de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2023. En 2021, seuls 10 millions d’euros étaient réalisés.
Gaussin constructeur de véhicules autonomes électriques ou hydrogènes pour le transport de marchandises en site fermé, dont le siège est à Héricourt, en Haute-Saône, n’abandonne pas l’ambition de commercialiser des navettes autonomes sur route. D’ici fin 2024, l’entreprise entend les voir atteindre l’autonomie de niveau 4 (être capables de circuler seules, sans le pilote de sécurité à bord toujours présent dans l’autonomie de niveau 3 actuelle). Gaussin a bon espoir de voir le marché décoller, d’autant plus que la réglementation européenne semble enfin ouvrir la voie à ces véhicules, et que le Japon va autoriser les véhicules autonomes de niveau 4 dans 50 villes importantes. Selon les repreneurs, le pôle navettes pourrait, à terme, représenter 60% du chiffre d’affaires.
Mais pour Gaussin, d’ici-là, certains marchés sont déjà disponibles plus rapidement, notamment la logistique portuaire ou d’entrepôt, où la réglementation permet de transporter du fret en autonomie plus aisément que des personnes. Autant pour des raisons techniques que règlementaires le marché du transport de marchandises sur des parcs fermés est plus mûr. Le groupe Gaussin, en partenariat avec le japonais Macnica, compte déjà d’ailleurs parmi ses clients des grands noms de la logistique (Amazon, UPS…), des sites portuaires ou aéroportuaires (port de Singapour…) ou des sites souterrains.
Le retour à l’équilibre pourrait intervenir dès 2024,