Emmanuel Macron était en visite à Marseille il y a quelques semaines. L’occasion pour lui de faire un point sur son plan « Marseille en grand » qui vise notamment à « faire de Marseille un port exemplaire en matière de décarbonation du transport maritime » mais aussi à promouvoir l’idée d’un grand port reliant Marseille à Lyon, transportant des marchandises et des énergies vers l’Europe du Nord, avec un accent particulier sur l’hydrogène vert. « Avec ce projet, Marseille va devenir l’un des grands centres de l’hydrogène en Europe ».
Un conseil de coordination a déjà validé des premières mesures pour sa création. L’objectif est de dynamiser le trafic le long du sillon rhodanien et dans un premier temps mobiliser le foncier portuaire. Un premier aperçu devrait être achevé d’ici au premier semestre 2024 pour mettre en cohérence les stratégies de développement et identifier les gisements fonciers pour les implantations industrielles et logistiques.
Le dernier conseil, présidé par la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Bucco, coordonnatrice de l’axe Rhône-Saône, a ainsi validé la démarche conjointe des opérateurs de l’axe – le Grand port maritime de Marseille (GPMM), la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), Voies Navigables de France, SNCF Réseau, le port de Sète, la métropole de Toulon en tant qu’autorité portuaire.
Actuellement, le Rhône ne reçoit aujourd’hui que 5 % des marchandises débarquées dans la ville de Marseille et le nombre de marchandises transportées par bateau jusqu’à Lyon stagne depuis une décennie. Avec ce nouveau port, l’objectif est de relancer le fret fluvial, mais aussi de faire de la cité phocéenne un grand port fluvio-maritime qui partirait des ports de la façade méditerranéenne, Marseille-Fos, Sète et Toulon, et s’étendrait à Lyon, voir jusqu’en Bourgogne.
Ces avancées visent à renforcer la compétitivité des entreprises, à faciliter le transit des marchandises et à dynamiser le trafic de la filière conteneur fluvial. Un prochain Conseil de coordination interportuaire et logistique sera organisé à Marseille d’ici à la fin de l’année. La digitalisation de l’axe fluvial est prévue entre le premier semestre 2024 et le premier semestre 2025, afin de créer une communauté portuaire digitale unique en France.
« Il faut qu’on fasse sur Marseille-Lyon ce qu’on a fait sur Le Havre-Paris avec Haropa. L’idée est d’intégrer le transport de marchandises et d’énergies, le tourisme et le développement industriel » a précisé le chef de l’Etat.