L’attribution définitive de ce marché est prévue à horizon fin juin ou début juillet 2024 et fait suite à l’approbation finale par le gouvernement espagnol de ce projet majeur en décembre 2023.
Les fonds publics prévus sont de 650 millions d’euros, mais l’essentiel de l’investissement sera porté par l’opérateur dans le cadre d’une proposition négociée depuis 2019, avec le groupe maritime italo-suisse MSC via sa filiale Terminal International Limited (TIL).
Vainqueur suite à un appel d’offres, ce dernier va faire son entrée sur Valence où sont déjà présents APM (Maersk) et CMA CGM (via CSP Valencia).
Définitivement confirmé par les autorités portuaires en décembre 2022, l’accord de concession sur 50 ans prévoit que l’opérateur TIL apporte 1,02 milliard d’euros, dont 320 millions d’euros pour le génie civil et 615 millions d’euros pour les portiques et autres équipements. Si le futur terminal a fait l’objet de plusieurs recours d’associations environnementales, le projet se veut en pointe en matière d’impact. Les opérations du terminal seront ainsi entièrement électrifiées (avec des sources renouvelables), y compris pour le branchement des navires à quai, en anticipation de nouvelles normes internationales.
L’infrastructure sera située sur l’extension nord du port dont les travaux ont été achevés en 2012 et s’étendra sur 137 hectares avec 1 970 mètres de quai. L’investissement dans un embranchement ferroviaire d’une capacité de 305 000 EVP par an est envisagé à terme.
Ce projet intervient dans un contexte de compétition exacerbée entre les grands ports à conteneurs de Méditerranée occidentale et aussi, plus conjoncturellement, des disruptions liées aux problèmes sécuritaires en Mer rouge, et donc à la chute des passages par Suez.
Valence, troisième hub européen sur la Méditerranée, a vu son trafic de « boîtes » reculer de 4,9 % en 2023, après une chute de 9,4% en 2022. Ceci alors que, l’an dernier, les ports du Pirré (5,1 millions d’EVP, soit +2%) et d’Algeciras (4,8 millions d’EVP, soit -0,7%) maintenaient leurs positions.
Dans ce contexte, Valence devrait, par ailleurs, quelque peu souffrir des décisions prises récemment par les géants maritimes européens CMA CGM, Maersk et Hapag Lloyd. Les trois armateurs ont réorganisé ces derniers mois leurs lignes régulières vers l’Afrique de l’Ouest et australe en privilégiant, au détriment de Valence, le port d’Algésiras et aussi Tanger Med, champion toute catégorie de la Méditerranée qui a connu un trafic record de 8,6 millions d’EVP (+11%), en 2023.
Au-delà du nouveau terminal, pour relancer sa croissance, le port de Valence compte aussi sur le développement de ses activités logistiques. Le 24 mars dernier, l’autorité portuaire a confirmé le projet de modernisation de la zone logistique multimodale, dite ZAL, ceci, après que la Cour suprême espagnole, saisie par des opposants voilà plusieurs années, ait donné son feu vert auparavant.
Constituée de quatre lots sur 72 hectares, la zone a déjà fait l’objet de 133 millions d’euros de travaux de viabilisation sur fonds publics. Elle est gérée par la société publique Valencia Intermodal and Logistics Platform (VPI-Logistica) qui vient de lancer les procédures réglementaires pour le lancement effectif des projets d’exploitation. Cette zone doit faire l’objet d’investissements de plus de 70 millions d’euros de la part des opérateurs, avec à la manœuvre des entreprises comme Grupo Raminatrans, QA Pimba, MSC et Medlog Iberia.
Enfin, PAV, dans le cadre de son objectif de neutralité carbone à horizon 2030, va, par ailleurs, lancer un appel d’offres pour construire une nouvelle sous-station électrique. Le projet a reçu, mi-mars, le feu vert des pouvoirs publics et sera soutenu par l’Union européenne, via le dispositif CEF (Connecting Europe Facility). Il nécessitera un investissement estimé à 14,49 millions d’euros et porte sur une station de 132/20 KV qui doit contribuer à connecter, à terme, l’ensemble des navires à quai au réseau électrique.