« Le marché de l’alimentation et de l’agriculture en Afrique atteindra 1000 milliards de dollars d’ici 2030 » c’est en ces termes que l’économiste en chef du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), Kevin Urama, a encouragé il y a quelques jours les entrepreneurs scandinaves et irlandais à considérer l’Afrique comme une destination d’affaires et d’investissement.
Le mois dernier déjà la BAD et la Corée du Sud avaient signé deux accords pour stimuler le développement de l’Afrique, principalement via l’accès à l’énergie, la transformation agricole et le renforcement des connaissances et des capacités, pour un montant de 28,6 millions de dollars. Ce financement venait s’ajouter à un cofinancement de 600 millions de dollars au titre du Cadre d’investissement énergétique Corée-Afrique, conclu avec le gouvernement coréen en 2021. « La relation entre la Corée et l’Afrique est unique », avait alors déclaré M. Adesina, le président du Groupe de la BAD. « Il y a beaucoup à apprendre de la Corée, qui est passée de pays pauvre dépendant de l’aide internationale à un pays donateur en l’espace d’une seule génération ».
Danemark, Finlande, Norvège, Suède, et même Irlande, le voyage de séduction de la BAD pour tenter de convaincre les entrepreneurs des pays scandinaves à considérer l’Afrique comme destination d’affaires et d’investissement est désormais terminé. Selon Kevin Urama, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui est le plus grand bloc régional au monde en termes de nombre de pays, représenterait un marché de 3 500 milliards de dollars*. L’économiste de la BAD a précisé que l’agriculture et l’énergie en Afrique offraient d’immenses opportunités pour le commerce et l’investissement avec les pays nordiques, car la taille du marché de l’alimentation et de l’agriculture en Afrique devrait atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici à 2030, contre 300 milliards de dollars en 2022. » L’Afrique possède 65 % des terres arables non cultivées de la planète, ce qui représente un vaste potentiel pour l’agriculture durable et l’agro-industrie. «
M. Urama a par ailleurs indiqué que le boom démographique de l’Afrique – qui devrait en faire la région la plus peuplée du monde d’ici à la fin du siècle, avec jusqu’à 3,4 milliards d’habitants- offrait d’énormes possibilités d’affaires et d’investissement au reste du monde. « Avec une population de plus de 1,3 milliard d’habitants [actuellement], 600 millions de jeunes, une urbanisation rapide et des revenus croissants pour les classes moyennes, l’Afrique est la première frontière des marchés émergents ».
*Un récent rapport de la banque britannique Standard Chartered sur l’avenir du commerce en Afrique affirme que les exportations africaines totaliseront 952 milliards de dollars d’ici 2035 et que la ZLECAf a le potentiel d’augmenter ce chiffre de 29% supplémentaires, dès sa pleine mise en œuvre. Cela représentant un taux de croissance annuel de 3% d’ici 2035.