Depuis vingt ans, le fossé entre les exportations insuffisantes de la France et ses importations grandissantes ne se comble que très progressivement. Selon les dernières statistiques révélées début avril par la Douane, le déficit commercial français s’est réduit encore un peu, et ce, pour le cinquième mois consécutif en février s‘établissant à 6 milliards d’euros. Sur un an à fin février 2024, le solde commercial cumulé atteignait 90,9 Md d’euros, confirmant la tendance à l’amélioration amorcée l’an dernier. Cette amélioration est attribuée à une augmentation des exportations de 100 millions d’euros, portant le total à 50,3 milliards d’euros, ainsi qu’à une diminution des importations de 100 millions d’euros, atteignant 56,3 milliards d’euros.
En revanche, après cinq ans de hausse, le nombre d’entreprises françaises exportatrices a reculé en 2023. Les Douanes ont ainsi comptabilisé 143 900 entreprises exportatrices l’an dernier, soit 1800 de moins qu’en 2022. Le 4e trimestre 2023, à vu le nombre d’exportateurs résidant en France diminuer de 2 500 par rapport à la même période de l’année précédente (4e trimestre 2022). Dans le détail en 2023, 36 400 opérateurs n’ont plus exporté alors que la Douane a comptabilisé 34 600 nouveaux exportateurs l’année dernière. L’ensemble des catégories d’entreprises et des secteurs est touché par ce phénomène. Selon ces statistiques (Source : DGDDI/DSECE) les TPE et petites PME de moins de 20 salariés sont celles qui perdent le plus d’entités exportatrices (-2 000 opérateurs). Au total, ces TPE représentent 96 % des exportateurs mais seulement 12 % des ventes à l’étranger. Les secteurs les plus touchés par la baisse du nombre d’exportateurs sont l’agriculture, le commerce et les services (-700 opérateurs dans chacun de ces secteurs). Des exportateurs qui ont nettement moins exporté vers l’Union européenne ( -4,6 %) mais qui ont été plus nombreux à exporter vers les continents américain (+2,1 %) et asiatique (+2,6 %).
Rappelons qu’en septembre 2023, le gouvernement avait fixé le cap : porter à 200 000 le nombre d’entreprises françaises exportatrices d’ici 2030.