Les fintechs sont particulièrement en pointe, notamment au Kenya et au Nigeria.
L’année 2019 aura marqué un nouveau record pour les levées de fonds des start-ups technologiques sur le continent africain. Selon un rapport paru mi-janvier du consultant et éditeur Disrupt Africa, ces levées de fonds ont atteint 491,6 millions de dollars dans 311 entreprises, soit une hausse en valeur de 47%.
D’autres études récentes livrent des chiffres assez différents, en raison de la méthodologie, mais tous en forte augmentation et à des niveaux records. Ainsi, selon le cabinet américain WeeTracker, ces levées de fonds auraient atteint 1,3 milliard de dollars. Deux pays, le Kenya et le Nigeria captant plus de 80% de ces capitaux suivis de l’Egypte, du Ghana et de l’Afrique du Sud.
Le domaine des « fintechs » a particulièrement brillé en 2019, avec notamment deux opérations emblématiques au Nigeria. Il s’agit d’abord de l’injection en novembre de 120 millions de dollars dans le système de paiement mobile Opay (issu du navigateur Opera) par des investisseurs en majorité chinois. L’autre grosse opération de l’année est l’arrivée, là encore en novembre, du groupe américain Visa dans Interswitch à hauteur de 20% pour au moins 200 millions de dollars, ce qui fait de cet opérateur de paiement nigérian, une nouvelle licorne africaine.
Les pays et start-ups de l’espace francophone restent encore très en retrait de ce mouvement, malgré quelques exemples encourageants. A noter ainsi par exemple que l’incubateur et investisseur Janngo Capital de Fatoumata Bâ, un des anciennes dirigeantes de Jumia, vient de lever 12,5 millions d’euros auprès de la Banque européenne d’investissement et prévoit de réunir plus de 50 millions d’euros d’ici la fin d’année.
Pierre-Olivier Rouaud