Le Royaume-Uni bientôt émaillé de zones franches ? Le gouvernement britannique a lancé son plan le 10 février pouvant conduire à créer jusqu’à 10 ports francs à travers le pays. Ceux-ci pourraient être maritimes ou terrestres, connectés à des infrastructures ferroviaires ou aériennes par exemple.
L’idée, selon le gouvernement est après le Brexit de créer dans ces zones « des milliers d’emplois, de régénérer les territoires et stimuler la croissance britannique ». Ces ports francs fonctionneraient comme des zones en franchise de droits de douane pour les activité internationales. Ils pourront incorporer une part de production sur place, exemptée de taxes et impôts sous réserve de réexportation. Le gouvernement de Boris Johnson évoque, de plus, la possibilité d’une fiscalité et des charges sociales allégés sur ces zones.
Le dispositif, annoncé durant l’été 2019, devrait être mis en œuvre rapidement avec de premières ouvertures possibles dès 2021. Une consultation a été ouverte auprès de la communauté d’affaires pour 10 semaines. Une fois cette période terminée, «le gouvernement invitera les ports maritimes, aériens et ferroviaires à soumissionner pour le statut de port franc sur une base concurrentielle » selon la communication officielle. Certaines études chiffrent à 150 000 emplois le gain potentiel attendu.
Mais selon des économistes du Trade Policy Observatory de l’université de Sussex « tout avantage économique apporté aux zones franches pourrait simplement détourner l’activité économique ». Le parti travailliste a aussi critiqué le projet estimant qu’il allait favoriser l’évasion fiscale.
Il existe actuellement plus de 80 zones franches dans l’Union européenne et le Royaume-Uni en a déjà compté une demi-douzaine notamment à Liverpool ou Southampton avant que le dispositif ne soit supprimé en 2012.
Pierre-Olivier ROUAUD