Dans le Baromètre récemment dévoilé par le Fonds d’investissement Capital Export et Opinionway, l’internationalisation après la Covid reste une stratégie prioritaire pour près de 60% des entrepreneurs de PME-PMI.
Le Fonds d’investissement Capital Export est spécialisé dans l’accompagnement des Pme et ETI dans leur développement à l’international ; il a publié récemment la 1ère édition d’un baromètre réalisé auprès de 300 chefs d’entreprises afin de décrypter les tendances et étudier les besoins des chefs d’entreprises à l’international.
Après avoir vécu une période de repli sur le marché intérieur dans les 18 derniers mois, la stratégie de conquête de nouveaux marchés revient sur le devant de la scène. Dans cette enquête, plus d’un entrepreneur sur deux (55 %) considère que la crise sanitaire a impacté le développement à l’international, avec pour principale conséquence le report de projets à plus ou moins long terme. Mais la bonne nouvelle c’est que malgré la crise sanitaire, presque tous les dirigeants interrogés (97 %) demeurent confiants dans l’avenir de leur entreprise et veulent repartir de plus belle sur les marchés internationaux et rattraper le temps perdu.
Qu’ils soient déjà exportateurs ou non, les chefs d’entreprises ont une perception contrastée de l’international, paradoxalement perçu autant positivement que négativement. Pour 68 % d’entre eux, c’est une stratégie motivante, rentable et fédératrice. Dans le même temps, pour 63 % d’entre eux, le pari apparait comme complexe, risqué et coûteux.
Parmi les éléments facilitant le développement d’une entreprise à l’international, les interviewés citent dans le trio de tête la volonté de l’équipe dirigeante (96 %), puis la maîtrise des langues et codes étrangers (95 %) et celle des outils digitaux (94 %).
Quelles sont les stratégies privilégiées par les entreprises exportatrices ?
L’Europe est la zone géographique de prédilection pour 63 % des personnes interrogées, avec une préférence marquée (45 %) pour l’Europe occidentale. Loin derrière arrivent l’Asie (10 %), les Amériques (9% dont 5 % pour l’Amérique du Nord) et l’Afrique (9 % dont 6 % pour l’Afrique du Nord). Pour les dirigeants de PME et d’ETI interrogés, les pays souvent perçus comme des eldorados de croissance n’en sont pas : 40 % ne souhaitent pas se développer en Asie.
Les entreprises exportatrices plébiscitent (63 %) le recours à un distributeur, un revendeur ou un agent. L’implantation d’un bureau commercial ou d’une filiale, qui mobilisent plus de fonds, ne recueillent qu’un suffrage sur quatre. Considéré comme plus risqué, le rachat d’entreprises étrangères n’est envisagé que par 16 % des interviewés.
Comment lever les freins à l’internationalisation ?
La principale difficulté des dirigeants exportateurs est liée aux délais ou risques de paiements des clients étrangers (50 %), suivi de l’identification des clients ou partenaires commerciaux étrangers (49%) ; les barrières douanières (48 %), une offre pas assez compétitive ou innovante (43 %) ou encore des coûts logistiques (42 %) complètent ce quinté, suivis des problèmes de langue (36 %) et de compréhension interculturelle (34%).
Dès lors, le besoin d’accompagnement est tangible. Un dirigeant interrogé sur deux pense qu’une entreprise ne peut pas se développer à l’international sans l’aide d’experts (48 %) ou sans l’aide de relais locaux dans les pays ciblés (53 %). D’ailleurs, quatre sur dix a déjà fait, ou pourrait faire, appel à des professionnels de l’export.
« Notre enquête valide le potentiel très important de nos Pme-Pmi car de très nombreuses entreprises malgré une démarche très élaborée en matière de technologie et d’innovation, sont réticentes face aux marchés étrangers par manque de culture export » explique Jean Mathieu Sahy, le Président de Capital Export. « Si l’Europe offre un territoire de proximité attractif, les PME doivent également s’ouvrir à l’Asie et l’Amérique du Nord et à l’idée d’acquérir des compétiteurs étrangers pour grandir plus vite – à condition de savoir comment aborder ces marchés et d’y disposer d’un réseau efficace. Alors que nous devons nous relever de la crise sanitaire, il s’agit d’un enjeu majeur pour notre économie. ».