Le Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc, M. Chakib Alj, était en visite à Bruxelles pendant 3 jours. Une occasion de créer de nouvelles synergies entre les entreprises marocaines et européennes pour une coopération plus forte.
Pierre Gattaz, Président de Business Europe a reçu Chakib Alj, président de la CGEM le 1er octobre dernier. Les deux hommes ont discuté des moyens de renforcer les relations commerciales et d’investissement entre le Maroc et l’UE. Déjà le 21 septembre dernier, Business Europe, la CGEM et Euro Cham Maroc (l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Européennes au Maroc) avaient adopté une déclaration conjointe prônant une modernisation du cadre des relations commerciales et d’investissement des deux régions.
Vers une zone de libre-échange entre le Maroc et l’Union Européenne ?
A travers cette visite, l’UE compte bien faire avancer sa nouvelle stratégie en matière de commerce méridional et de libérer le potentiel économique « inexploité » du partenariat UE-Maroc. Grâce à cette coopération renforcée, les deux régions souhaitent soutenir une reprise économique post-pandémique effective et durable. L’appel à la création d’une « zone de libre-échange Maroc-UE, sans aucune barrière aux échanges » a été lancé. Une stratégie justifiée comme un moyen supplémentaire de soutenir les petites et moyennes entreprises frappées pendant la crise sanitaire. Cette zone de libre-échange est également un moyen pour favoriser des chaines d’approvisionnement plus intégrées et durables ainsi que la construction d’une économie numérique.
Ces discussion prendront beaucoup de temps, le Maroc ayant signé un traité de libre échange avec les Etats-Unis ce que l’Europe de ne souhaite pas faire pour le moment.
Dans tous les cas, les discussions entre les patronats marocains et européens sont « une nécessité stratégique » pour les deux parties. Les implantations et intérêts Français et Européens au Maroc notamment dans le domaine automobile ainsi que les promesses d’investissement « green » du Royaume Chérifien, dans la droite ligne de l’accord de Paris, sont des sujets qui trouvent un écho auprès des deux patronats.
Désormais, l’UE considère le Maroc comme un partenaire privilégié dans tous les domaines, comme en témoigne sa nouvelle stratégie. Elle compte bien servir sa politique en matière de développement durable et des objectifs stratégiques en commun avec le Pacte vert Européen.
Cette visite intervient dans un contexte tendu entre le Maroc et l’Algérie depuis que l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc des suites du conflit au Sahara occidental. Une provocation peut-être aussi à l’Algérie où les relations algéro-françaises semblent se détériorer de jour en jour.
Dans le même temps la restriction annoncée par le Président Macron des visas d’immigration des Marocains en France n’a pas fait l’objet de protestations trop fortes. Preuve que les marocains souhaitent privilégier la voie de la diplomatie plutôt que de l’affrontement.