Nabu, jeune startup strasbourgeoise, a mis au point une solution qui vise à simplifier le traitement des documents liés au transport de marchandises. Adressée à l’ensemble des acteurs du commerce international, la plateforme promet de supprimer la saisie manuelle de données.
Connaissements, DAU, fiche de données de sécurité,… En matière de commerce international, les règlements sont multiples et les données abondantes. Cela est d’autant plus chronophage lorsque toutes les opérations sont manuelles et les données saisies par plusieurs personnes. Une perte de temps considérable pour les transitaires et déclarants en douane, qui n’ont pas d’autre choix pour envoyer leurs documents. Nabu est une plateforme qui vise à simplifier le traitement des documents liés au transport de marchandises. Arnaud Doly, fondateur et CEO de Nabu explique : « Notre solution est à destination des entreprises de logistique – transitaires et déclarants en douane – qui processent des documents d’expédition à la main. La plateforme leur permet, après avoir extrait et classifié les informations des documents, de les envoyer dans leur logiciel métier respectif. »
Nabu propose donc de pallier ce manque d’interopérabilité à travers une plateforme servant de point d’entrée pour tous types de documents physiques, numériques, PDF, emails, EDI, serveurs… La plateforme sert de pont entre tous supports par lequel transite de l’information, qui n’est pas intégré avec un logiciel métier et qui nécessite une saisie manuelle.
Un nouveau système rapide de prise en main, qui met du temps à être adopté, dans un secteur où les habitudes ont du mal à changer. De nombreux documents sont encore en physique, envoyés par la poste, notamment à cause d’un système hérité et d’organisations complexes. « L’idée de Nabu n’est pas de forcer les gens à changer. S’ils veulent continuer à envoyer des documents physiques ils peuvent. On sait que tout le monde ne peut pas passer au digital facilement. C’est pour cela que nous avons une approche en interne en proposant de digitaliser les opérations au sein de l’entreprise. La digitalisation est lente mais nécessaire » comment Arnaud Doly. En effet, on estime que dans une transaction standard d’un conteneur, vingt-sept acteurs et 36 documents sont concernés par son expédition de bout en bout.
Toutefois, Nabu peut être utilisée de façon indépendante en tant que partie prenante d’une transaction. La plateforme ne fait pas de blockchain et ne force pas l’ensemble des acteurs d’une transaction à être sur la plateforme ou à changer des documents en format électronique.
Un algorithme intelligent pour un gain de temps important
Le principe est de centraliser les documents par un point d’entrée unique pour les documents saisis à la main. La plateforme, à travers des algorithmes, est capable de prédire la nature de tous les documents et ainsi de répartir les bonnes données au bon endroit, partout dans l’entreprise. « Nous avons remarqué que les déclarants en douane ont beaucoup de volumes et cherchent à gagner en efficacité dans la saisie de données ». La connexion de la plateforme avec l’ensemble des outils métiers permet donc de pousser les bonnes données dans les bons logiciels. Une opportunité bienvenue où le gain de temps est significatif. Chaque intégration permet l’économie d’une nouvelle saisie.
En pilote avec deux grands comptes, l’entreprise observe déjà un retour sur investissement. « Le gain de temps se fait sur le nombre de lignes articles. On sait qu’à partir d’un certain nombre de lignes articles on commence à avoir un gain. Donc quand il s’agit d’un document de vingt pages, le temps économisé à l’entreprise est énorme ».
« Notre objectif est de pouvoir multiplier les déclarations pour accélérer les transits. L’idée est de faire plus de volume avec la même équipe sans être dans le stress à cause de la saisie manuelle et des contraintes de temps ». Une aubaine à l’heure du e-commerce.