Après avoir été reporté de près de deux ans à cause de la pandémie de Covid-19, et quelques semaines après que la France ait hérité de la présidence de l’UE, le sixième sommet réunissant l’Union européenne et l’Union africaine se tenait la semaine dernière à Bruxelles. Cette rencontre aura principalement permis aux dizaines de Chefs d’Etat des deux continents présents de se refixer une vision commune et de jeter les bases d’une nouvelle alliance entre eux.
Une redéfinition de l’alliance Europe-Afrique pour affronter les défis communs s’imposait, l’objectif fixé du sommet était donc de poser les bases d’un » partenariat renouvelé pour la solidarité, la sécurité, la paix et un développement économique et le développement durable. »
Parmi les décisions présentées comme majeures, le lancement d’une « stratégie globale d’investissements » d’au moins 150 milliards d’euros d’ici à 2027 a été annoncée pour « aider des projets voulus et portés par les Africains ». La priorité sera mise sur les infrastructures de transport, les réseaux numériques et l’énergie.
« L’Union européenne veut être le partenaire de référence pour le financement des infrastructures » a indiqué le président français Emmanuel Macron . Un domaine qui, ces vingt dernières années en Afrique, a été spécifiquement financé par le géant chinois ou la Russie. Les chiffres sont éloquents : selon « The Economist », en 2019 la Chine devenait le premier partenaire commercial du continent africain, en 2020 les entreprises chinoises représentaient 31 % des projets d’infrastructures en Afrique (12 % en 2013).
L’Europe et l’Afrique misent donc sur l’investissement pour refonder leurs relations. L’accent a été mis sur le financement de la croissance mais aussi sur les systèmes de santé et la production de vaccins.
Les dirigeants européens et africains ont formulé un certain nombre de promesses visant à garantir un accès équitable aux vaccins Covid. Toutefois, aucune décision sur une levée des droits de propriété intellectuelle n’a été prise. Seul véritable engagement sanitaire, la confirmation que l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal et la Tunisie seraient les six premiers bénéficiaires de la technologie nécessaire à la production de vaccins à ARN messager (ARNm) en Afrique, fournie par le pôle technologique sud-africain.
Les questions sécuritaires, migratoires, développement durable, éducation, culture ou formation professionnelle, ont fait l’objet de tables rondes mais mis à part le rappel des principes fondamentaux d’une alliance dans le respect et l’intérêt mutuels de chacun, aucune communication n’a été faite sur des décisions communes dans ces différents domaines.