Après ses échecs en Côte d’Ivoire et au Cameroun, la société et application française de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur) Heetch tente de reconquérir le continent africain en s’implantant à Dakar. Pour réussir son ancrage dans le paysage sénégalais, le Uber français s’est associé à un acteur local, le Grand Dakar pour offrir ses services.
Cette collaboration permet à la plateforme de mettre en relation des clients sénégalais et des chauffeurs de taxi avec une licence, pour que ces derniers puissent planifier des trajets à des prix calculés à la distance et au temps. Contrairement aux cars rapides et taxis du pays, « les prix des trajets effectués par les chauffeurs Heetch seront différents de ceux pratiqués par un service de car rapide parce que l’objectif est bien de maintenir un service abordable », précise Patrick Pedersen, Directeur Général Afrique de Heetch. En plus de ses prix attractifs, la start-up propose également des modes de paiements flexibles. « Si un client souhaite payer par Wave Orange Money et que le chauffeur accepte, c’est totalement possible. » Ce qui pourrait être un point fort pour l’entreprise car le Mobile Money reste une spécificité de l’Afrique de l’Ouest.
Présente en France, Belgique et aux Pays- bas, la société n’est pas à son premier déploiement en Afrique. Elle s’est déjà implantée dans le nord du continent, notamment au Maroc, en Algérie et en Angola mais son développement dans cette région du continent fut complexe. En 2017, l’entreprise et ses dirigeants ont été condamnés à verser des milliers d’euros aux taxis pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, de pratique commerciale trompeuse et d’organisation illégale d’un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non professionnels.
Au Sénégal, la société tente de faire bonne figure en formant les chauffeurs avant l’activation de leur profil. Active à Dakar depuis quelques semaines, l’application possède déjà une cinquantaine de véhicules enregistrés sur sa plateforme. Pour accroitre le nombre d’inscrits, Heetch démarche les groupements de taxis pour les convaincre de travailler avec eux. Pour les fidéliser, la société de recrutement n’applique aucune commission pour le moment sur les montants perçus par les chauffeurs. Grâce à cette approche, Heetch pourrait s’imposer sur le marché de la commande de taxis privés du pays face à Allo Taxi et Yango.