La RDC est l’un des pays les plus riches en pétrole et en gaz au monde, avec trois bassins sédimentaires parmi les plus vastes ( 6000 km²,50 200 km² et 800 000 km²). Ses ressources pétrolières sont estimées autour de 22 milliards de barils de pétrole et 66 milliards de m³ de gaz méthane dans le lac Kivu. Parallèlement la Banque mondiale estime que seuls 19% de la population en République démocratique du Congo a accès à l’électricité.
Fin juillet, la RDC va lancer la première phase des appels d’offres de 16 blocs pétroliers sur les 32 que le pays possède, dont 13 onshore et 3 offshore situés dans le Graben Tanganyika, dans la cuvette centrale et dans le bassin côtier* .
Didier Budimbu, le Ministre congolais des Hydrocarbures, qui a multiplié ces derniers temps les contacts avec des experts internationaux du secteur pétrolier ( Guinée Équatoriale, Koweït, Espagne, Tunisie, USA, etc…) a déjà indiqué que le gouvernement allait mettre en place des allègements et des exonérations fiscales pour attirer davantage d’entreprises et d’investisseurs. « Nous voulons que les sociétés intéressées se lancent rapidement dans l’exploration, la production et le développement des infrastructures. Nous allons donc mettre en place toutes les réformes nécessaires pour attirer les investisseurs et les entreprises », a-t-il fait savoir. Selon certaines sources la société tunisienne EPPM serait présente sur ce projet depuis l’année dernière et aurait déjà investi 350 millions de dollars.
Pour le Ministre congolais des Hydrocarbures, la RDC dispose d’un énorme potentiel en termes d’hydrocarbures, bien que ces ressources n’aient été exploitées qu’à hauteur de 4,5 %. Le pays aurait le potentiel de produire entre 500 000 et un million de barils par jour. Aujourd’hui la RDC dépense des sommes considérables pour importer du pétrole raffiné et il est urgent d’augmenter la capacité de raffinage interne en construisant des raffineries mais aussi en essayant de promouvoir « l’interconnexion des pipelines qui permettra d’obtenir des produits de toute la région ».
L’avenir gazier de la RDC s’annonce lui aussi radieux. La conversion du gaz en électricité est un domaine sur lequel le pays se concentre notamment dans la région du Kivu. « Nous avons une grande population de 12 à 14 millions d’habitants et il y a donc un marché intérieur important. Nous voulons développer notre production de gaz pour permettre à 25 ou 30 millions de personnes d’utiliser notre énergie. Nous y voyons également un moyen de préserver notre environnement, non pas grâce au charbon mais grâce au gaz pour la cuisine et d’autres activités ». Nous voulons apprendre des autres qui l’ont fait et c’est pourquoi nous nous associons à nos homologues régionaux comme la Guinée équatoriale. «
La République démocratique du Congo souhaite depuis des années exploiter le méthane enfermé dans le lac Kivu pour produire de l’électricité. Mais si le Rwanda voisin a depuis longtemps mis en place cette exploitation, la RDC n’y est pas parvenue jusqu’à ce jour, en partie à cause du manque de technologies adéquates pour cet exercice mais aussi selon le ministre en raison du blocage de l’argent nécessaire auprès de la Banque centrale.
60 milliards de mètres cubes de ce gaz non encore exploités restent en effet emprisonnés dans le lac Kivu considéré comme le lac le plus dangereux d’Afrique. Au fond se concentrent d’importantes quantités de gaz toxiques (sulfure d’hydrogène, gaz carbonique et méthane). En cas de tremblement de terre ou d’éruption volcanique, il y a un risque important de dégazage, brutal et volumineux. Or, le lac Kivu s’étend au pied du Nyiragongo, le volcan le plus actif d’Afrique, entré en éruption pour la dernière fois en mai 2021. Si la lave du volcan entrait en contact avec les gaz, cela pourrait provoquer une catastrophe majeure.
L’arrivée de nouveau partenaires américains, tunisiens et koweitiens pourrait changer la donne. Selon les projections, la première production d’électricité à partir de méthane pourrait s’effectuer entre 2024 et 2025.
- Les informations concernant les appels d’offres seront disponibles sur la base de données du ministère, où les parties intéressées pourront accéder aux données à un prix qui sera divulgué