Aziz Akhannouch, le chef du Gouvernement marocain a tenu ce 13 mai, la quatrième réunion interministérielle sur la nouvelle charte de l’investissement du royaume.
Initié en 2016, le texte cadre doit remplacer la présente charte en vigueur. Datant de 1995, avec plusieurs révisions, celle-ci avait considérablement libéralisé l’économie du royaume chérifien et conduit notamment un développement massif des industries d’exportation (usines Renault, Stellantis ou Airbus et leur sous-traitants, notamment).
Tous les détails ne sont pas encore connus, mais le nouveau dispositif n’opère pas de grandes ruptures. Il vise un plus grand équilibre dans le développement économique et social du pays, ceci dans le cadre du « Nouveau modèle de développement » en chantier depuis fin 2019.
Les régions les moins favorisées bénéficieront de mesures spécifiques de soutien aux investissements privés pour accélérer leur développement face aux pôles majeurs que sont Casablanca et Tanger. Le texte devrait contenir des primes (subventions) communes pour les investisseurs, une prime territoriale additionnelle pour soutenir l’investissement dans les provinces les moins développées et une prime sectorielle additionnelle.
Les conditions du régime fiscal des investissements, les aides (foncier, formation…) et les diverses exonérations liées (IS à 0% pendant 5 ans…) seront révisées par la charte.
De même au plan territorial, la mise en place de zones franches dans chaque région du royaume est anticipée. La création d’un statut d’exportateur indirect pour les sous-traitants est évoquée, sans certitude encore de ce côté.
Par ailleurs, des secteurs stratégiques seront désormais soutenus comme la pharmacie ou les industries de défense via des mesures d’appui exclusives dans le cadre de la Commission Nationale des Investissements.
Il est prévu de renforcer le soutien aux TPE ou PME et de mettre en place des dispositifs additionnels pour développer les investissements marocains à l’étranger.
Cette charte doit permettre d’accélérer la relance économique post-covid et au-delà de réaffirmer la position du Maroc comme destination privilégiée de l’investissement international. Sans oublier les entreprises nationales.
L’objectif global est de porter d’ici à 2035 la part de l’investissement privé dans l’investissement total du pays aux deux tiers contre un tiers seulement aujourd’hui.
En germe depuis une dizaine d’années, la Charte devrait être adoptée par le Parlement ces prochains mois, peut-être même cet été. C’est ce qu’a indiqué Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’évaluation des Politiques publiques, en marge de l’Assemblé annuelle de la Berd qui s’est tenue à Marrakech du 10 au 12 mai.
Pour rappel, le chef du Gouvernement avait présenté le 16 février l’état d’avancement du projet au roi du Maroc. Marquant l’approbation de facto du souverain et chef de l’Etat.
Le FMI a récemment dégradé sa prévision de croissance du Maroc en 2022 (1,1% contre 3% précédemment) en raison du contexte international et de la sécheresse. Il prévoit toutefois une relance à 4,6% en 2023.