« Le 1er rendez-vous possible est dans 3 mois ! » s’exclame un chef d’entreprise Congolais, qui nous contacte par What’s App. Il en est de même pour le Sénégal, pour l’Algérie … Les conditions se sont largement durcies et le nombre de refus de visas a largement augmenté en 2021. Résultat : le nombre d’intermédiaires, d’agences et d’officines qui promettent l’obtention du visa moyennant finance a fortement augmenté, tout comme, par conséquent, les frais d’obtention du visa déjà onéreux.
La France depuis quelques mois a sous-traité à la société TLS le traitement des visas. Le délai entre la demande et la prise de rendez-vous a été normalement fixée à 15 jours, mais la réalité est tout autre … En premier, le nombre de visas a été sensiblement réduit par le gouvernement français. Dans les pays du Maghreb c’est plus de 50% pour l’Algérie et le Maroc, dans d’autres pays africains c’est moins sensible, mais on estime a plus de 30% la baisse des visas potentiels. La deuxième raison est une utilisation plus ou moins frauduleuse de la part des intermédiaires qui font des demandes à répétitions pour obtenir des créneaux de rendez-vous dans les meilleurs délais et qui bloquent le système.
Une chasse à ces intermédiaires a été entamée dans différents pays, mais avec peu d’effet pour le moment.
En 2019 on avait dénombré 3,6 Millions de visas accordés tous pays confondus, en 2020, pandémie oblige, on a accordé que 700 000 visas. En 2021 on est resté sur le même trend avec 730 000 visas. Très loin du niveau de 2019.
Résultat, la population grogne et l’image de la France s’en ressent notamment dans des pays comme le Sénégal ou certains politiques cultivent le sentiment anti-français pour en faire un argument électoral. Quelle sera la politique du Président de la République pour son second mandat sur le sujet ? La préoccupation sociale, la crise ukrainienne relègue au second plan les préoccupations et discours africains du début de 1er mandat.
Macron l’Africain s’est transformé en chef de l’Union européenne et en chef de guerre en face de la Russie.
Il va toutefois devoir trouver des compromis. Les relations que nous entretenons notamment avec les pays francophones africains ne doivent pas souffrir d’un défaut de législation sur l’immigration clandestine, qui, elle, ne fait pas de demande de visas, mais rentre par des moyens illégaux.
L’urgence donc, pour maintenir nos bonnes relations n’est pas de contingenter les visas, mais plutôt de lutter contre les intermédiaires, et d’améliorer sensiblement les reconduites à la frontière qui sont aujourd’hui très difficiles à réaliser.
L’immense majorité de ceux qui demandent un visa est de bonne foi, le coût du visa est déjà limitant, travaillons sur un système plus fluide qui ne jouera pas contre le développement de nos relations en Afrique. Beaucoup dans le monde entrepreneurial propose la création d’établissements agréés dont la lettre d’invitation se porte fort du respect des conditions de retour. Pour les entreprises inviter ses clients ou ses relations est une pratique courante.