La France enregistre un déficit de sa balance commerciale de biens depuis bientôt deux décennies. Le pays affiche un déficit commercial record en mai, creusé par les prix de l’énergie. En effet, le déficit commercial français a atteint 13,1 milliards d’euros en mai dernier, contre 12,4 milliards en avril, ce qui constitue le pire déficit jamais atteint par la France. Il atteint également un record absolu en cumul sur douze mois glissants, à -113,9 milliards d’euros. La cause de ce déficit est la hausse des prix de l’énergie, en particulier le pétrole, dont le baril qui dépasse les 100 dollars.
La dégradation de la situation économique dans l’Hexagone est notamment liée à la progression des importations à un rythme « soutenu« , jusqu’à 60,7 milliards d’euros, contre des exportations qui augmentent seulement au même rythme que le mois précédent, à 47,6 milliards d’euros.
Le ralentissement des approvisionnements énergétiques ce mois-ci s’explique par la baisse des importations d’électricité et la France est largement dépendante de ses importations d’hydrocarbures. En conséquence, le tarif à la pompe sur le territoire pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des Français, malgré les mesures prises par le gouvernement pour tenter de l’atténuer.
Hors énergie, le solde extérieur des biens reste pratiquement stable (+0,1 milliard), et les échanges de bien de consommation et de biens intermédiaires sont toujours « très dynamiques » dans un contexte de hausse des prix des biens échangés, expliquent les Douanes. Du côté des paiements, qui inclut les échanges de services, le déficit des transactions est ressorti à 3,9 milliards d’euros en mai contre 2,7 milliards d’euros le mois précédent, a indiqué la Banque de France le 1er juillet.
Les excédents des multinationales françaises contribuent également au déficit record français, informe une note du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), publiée en début d’année. Ces dernières sont en partie responsables de la détérioration du solde français de biens manufacturés. « Ni les entreprises présentes uniquement en France ni les multinationales étrangères présentes en France n’ont subi une dégradation comparable. »