Si on ne peut pas parler de big bang à la suite du sommet qui s’est tenu à Paris il y a quelques jours, un certain nombre d’avancées et d’annonces qui préfigurent une évolution majeure dans les comportements et dans les stratégies des institutions.
Emmanuel Macron s’est félicité du consensus complet sur la nécessité de réformer les institutions de financements mondiales, même si aucune déclaration commune n’est ressortie du sommet.
La première chose à retenir c’est que l’on se dirige vers une nouvelle taxe mondiale qui devrait naître dans les prochaines années soit sur le transport, soit sur les transactions financières pour rééquilibrer la croissance mondiale au profit des pays pauvres, diminuer les mouvements migratoires et accélérer la transition énergétique. On se rappellera à ce sujet l’interpellation du Président Kenyan William Rutto en faveur de la création d’une taxe financière mondiale à laquelle tous les pays seraient soumis, y compris les pays pauvres et dont la gestion serait confiée à un nouvel organisme ou les pays pauvres pèseraient tout autant que les pays riches. En accusant au passage la Banque Mondiale et le FMI de partialité au profit des intérêts des pays riches.
Si la taxe sur le transport maritime n’a pas été retenue pour l’instant, c’est sans doute que les deux principaux pollueurs sur le sujet, la Chine et les Etats-Unis ne semblent pas prêts à participer à ce système. Emmanuel Macron a promis de remettre ce sujet sur la table à l’occasion d’un prochain sommet du G20.
Au rang des réflexions on retiendra le rapport et l’engagement du groupe de réflexion des principaux bailleurs de fonds internationaux, coprésidé par Rémy Rioux le Directeur Général de l’Agence Française de Développement, et Khadem Al Remeithi, le directeur du Fonds Souverain Emiratis ADIA. Ils prônent ensemble une amélioration de la lisibilité des plans d’investissements des acteurs publics et le renforcement des capacités locales de mise en œuvre des projets. Sous-entendu qu’il faut améliorer la gouvernance des projets financés en matière de transition énergétique. Ils proposent de continuer à financer fortement les projets peut rentables, mais a fort impact social et de plus y impliquer le privé a des conditions plus favorables et en partageant les données disponibles sur les risques encourus.
L’AFD et la Banque islamique de Développement ont annoncé leur engagement conjoint de dégager des financements pour les investissements verts et durables dans les pays en voie de développement à hauteur d’un milliard de $ à l’exemple du projet déjà cofinancé au Bénin dans le secteur de l’eau de 89 millions d’euros.
Quelques annonces ont été faites de façon concomitante comme une allocation spécifique au Sénégal pour réduire sa dépendance au fuel lourd. La Zambie va voir sa dette allégée de 30% à la suite d’un consensus de différents bailleurs étrangers dont la Chine. Le FMI a, quant à lui, confirmé que l’allocation promise depuis un an de 100 Milliards de dollars en DTS a bien été mise à disposition, même si visiblement elle n’a pas encore été totalement dépensée.
Les prochains rendez-vous seront donc le G20 en Inde en septembre, mais aussi la COP 28 à Dubaï début décembre prochain. On attend sur cette dernière des annonces qui concrétiseront les réflexions.