Lors du récent Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM 2023), le Pôle digital de l’agriculture a conclu deux accords dans le domaine de l’agriculture digitale avec la Fédération interprofessionnelle marocaine du sucre (Fimasucre) et Sowit Maroc. Ces partenariats s’inscrivent dans le cadre du thème « Génération Green : pour une souveraineté alimentaire durable ».
La première convention a pour objectif d’établir les modalités de collaboration entre les deux parties dans les domaines de l’agriculture digitale et de l’agriculture 4.0. La deuxième vise à développer un partenariat pour l’utilisation des technologies digitales dans l’agriculture de précision. Cette collaboration se concentre sur deux axes principaux : l’utilisation de drones pour la pulvérisation ultra-bas volume (UBV) et la création de fiches techniques normalisées, ainsi que le développement de services agricoles basés sur l’utilisation de drones, de satellites, de l’internet des objets (IoT) et de l’intelligence artificielle. Ces accords soulignent l’importance de l’innovation, des technologies et des solutions numériques pour renforcer l’efficacité à tous les niveaux de l’écosystème agricole et des chaînes de valeur.
Sowit est née en 2021 après le constat selon lequel les agriculteurs africains produisent en dessous de leur capacité réelle, à cause du manque d’information sur les pratiques agricoles et l’état des terres cultivables. Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans les solutions agricoles basées sur l’intelligence artificielle qui accompagne actuellement des milliers d’agriculteurs à travers le continent (Éthiopie, Tunisie, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal, etc.…). « L’utilisation de l’IA et de l’apprentissage automatique dans l’agriculture peut aider à surveiller les conditions météorologiques, les sols, les cultures et les animaux, ce qui permet une prise de décision plus rapide et plus précise pour les agriculteurs. Pourquoi irriguer 4 heures par jour quand on peut irriguer 3 heures en ajustant les apports aux besoins réels ?« , résume son fondateur Hamza Rkha Chaham. « Les smartphones et les drones équipés de caméras aident à estimer le rendement des cultures ainsi que les calibres des fruits. Nous pouvons pareillement optimiser la gestion de l’eau et des sols, planifier la récolte en fonction de la maturité des cultures, aider les agriculteurs à planifier la production en fonction de la demande du marché, en favorisant par exemple un certain calibre de fruit... ». Lors du SIAM 2023, la start-up a présenté une ferme digitale permettant aux agriculteurs d’utiliser l’intelligence artificielle pour analyser en temps réel leur exploitation grâce à des capteurs, des drones et des satellites. Hamza Rkha Chaham en a profité pour appeler les investisseurs internationaux à s’intéresser davantage à l’écosystème marocain et le Royaume à accélérer les réformes visant à favoriser l’émergence de l’écosystème digital national qui propose des solutions innovantes pour le secteur.
En avril dernier, le FMI et la Banque mondiale ont organisé un séminaire sur la digitalisation et les jeunes entrepreneurs dans la région MENA. L’intelligence artificielle a été au cœur des discussions, car beaucoup considèrent son utilisation dans l’agriculture comme un gage de souveraineté alimentaire. Selon les recherches de « BI Intelligence », les dépenses mondiales consacrées aux technologies et aux systèmes agricoles connectés intelligents, y compris l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, devraient tripler d’ici 2025 pour atteindre 15,3 milliards de dollars.
À terme, le Maroc souhaite connecter 2 millions d’agriculteurs et d’utilisateurs à des services agricoles en ligne, améliorer la qualité de vie en milieu rural et réduire la pénibilité des activités agricoles.