Le Commerce Mondial, baignant dans une économie mondiale affaiblie par de multiples chocs, devrait connaitre un ralentissement de la croissance du commerce pour le deuxième semestre 2022 et rester en demi-teinte sur l’année 2023.
L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) vient de publier son rapport annuel et ses statistiques ne sont pas des plus optimistes. En effet, même si actuellement le volume du commerce mondial des marchandises connait une croissance de 3,5%, en 2023 les économistes prévoient une progression de seulement 1% – chiffre en forte baisse par rapport à l’estimation précédente de 3,4%. Le PIB mondial devrait augmenter de 2,8% en 2022 et de 2,3% en 2023 (soit 1,0 point de pourcentage de moins par rapport aux prévisions précédentes pour ce dernier chiffre).
Différents indicateurs du rapport permettent d’établir que « les perspectives s’assombrissent ». Une stagnation de l’activité des ports via le trafic des conteneurs, la contraction de l’indice des nouvelles commandes à l’exportation (descendu à 47 points), etc…
L’OMC souligne aussi que le commerce et la production » seront grevés par plusieurs chocs interdépendants, dont la guerre en Ukraine, le niveau des prix de l’énergie, l’inflation et le resserrement de la politique monétaire « . La demande d’importations devrait par ailleurs s’éroder en raison d’un ralentissement de la croissance économique des pays développés.
Tous les pays ne sont pas touchés de la même façon par ce contexte.
Concernant les exportations, le Moyen-Orient devrait afficher la plus forte croissance des exportations au monde, selon l’OMC, avec une accélération de 14,6% cette année. La région sera suivie par l’Afrique (6%) , l’Amérique du Nord (3,4%), le continent asiatique qui améliorerait le volume de ses ventes de
2,9% puis l’Europe avec 1,8% de progression.
Pour les importations le Moyen-Orient ferait un bond de 11,1%, suivi par l’Amérique du Nord (+8,5%) le continent africain (+7 2%), et l’Europe (5,4% )
et 0,9% pour l’Asie.
L’OMC souligne que le commerce et la production seront affectés eux aussi par cette situation. En Europe, la hausse des prix de l’énergie résultant de la guerre russo-ukrainienne entraînera une compression des dépenses des ménages et une augmentation des coûts dans le secteur manufacturier.
Pour Ngozi Okonjo-Iweala, la Directrice générale de l’Organisation Mondiale du Commerce, “ une réduction des chaînes d’approvisionnement mondiales ne ferait qu’aggraver les tensions inflationnistes, entraînant à terme un ralentissement de la croissance économique et une baisse des niveaux de vie. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une base de production des marchandises et des services qui soit plus profonde, plus diversifiée et moins concentrée. »