La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, est la plus grande institution mondiale de développement ciblant le secteur privé sur les marchés émergents. Elle intervient dans plus de 100 pays, utilisant son capital, son expertise et son influence pour créer des marchés et opportunités dans les pays en développement. L’institution vient de publier un rapport intitulé « Créer des marchés au bénin : mobiliser l’investissement privé pour stimuler une croissance inclusive. »
D’après ce rapport, qui s’intéresse au secteur privé béninois et le rôle qu’il pourrait jouer pour une croissance inclusive du pays, l’approvisionnement énergétique, très peu fiable et couteux au Bénin, est l’un des plus importants obstacles aux opérations des entreprises privées et reste une contrainte structurelle majeure. Le taux d’électrification national du Bénin s’élève à 42 % de la population (inférieur au taux moyen de l’Afrique subsaharienne qui est d’environ 48 %). Ce problème d’électricité engendre des difficultés pour les entreprises à se raccorder au réseau électrique et payer un service déficient dont le coût est très élevé. En effet, les coûts requis pour obtenir un branchement au réseau électrique s’élèveraient à plus de 11 000 % du revenu par habitant, contre une moyenne d’environ 3 000 % en Afrique subsaharienne. Peu d’entreprises peuvent ainsi utiliser l’électricité de manière fiable pour améliorer leur compétitivité, numériser leurs opérations et devenir plus durables, mais selon l’IFC le coût moyen de l’approvisionnement en électricité devrait diminuer dans les prochaines années notamment grâce à la mise en œuvre du plan de production à moindre coût et à l’évolution récente du pays vers la production nationale d’énergie propre.
Pour la Société financière internationale les atouts géographiques et culturels du pays, ainsi qu’une forte dynamique de réforme, offrent d’énormes possibilités pour une croissance plus inclusive et durable. « Le Bénin est une petite économie ouverte, avec des terres agricoles fertiles qui offrent des possibilités d’expansion accrue de l’agro-industrie (fruits et légumes) par le secteur privé, en vue d’en exporter les produits vers les marchés régionaux et européens. » Le Bénin est en train de créer un marché dynamique pour les investisseurs étrangers. Avec une population de plus de 30 millions d’habitants, le pays a enregistré une croissance économique soutenue ces dernières années. Selon les chiffres de la Banque Mondiale, l’année 2022 a été marquée par un léger ralentissement de la croissance, s’établissant à 6 % en 2022, après un fort rebond en 2021 à 7,2 %.
Mais selon ce rapport pour que ces opportunités se concrétisent, le pays a besoin de nouvelles réformes structurelles. Pour développer un secteur privé plus productif et plus concurrentiel, capable de créer des emplois de qualité, le Bénin doit par exemple s’attaquer aux problèmes accès au financement qui entravent les investissements des entreprises, qu’il améliore sa connectivité numérique et physique, mais aussi ses infrastructures de transport. Pour surmonter sa vulnérabilité aux chocs extérieurs, le Bénin doit aussi diversifier ses exportations agricoles. L’IFC recommande également au secteur privé béninois de renforcer ses collaborations avec le Nigéria dont la proximité géographique n’est actuellement que partiellement exploitée. Ce ne sont là que quelques-unes des recommandations de l’institution pour favoriser l’investissement au Bénin.