L’entreprise de tôlerie et fabrication de remorques a choisi le pays de la Teranga pour sa première implantation internationale. Elle cible le marché intérieur et régional.
Bientôt une machine de plus, une presse plieuse dernier cri pouvant traiter des pièces jusqu’à quatre mètres pour la toute nouvelle usine de la société Combedimanche au Sénégal. Cette PME industrielle familiale d’une cinquantaine de personnes, implantée à Toulaud en Ardèche est spécialisée dans la tôlerie, la fabrication de remorques, sous marque CBS, et la sous-traitance mécanique. Elle s’est donc lancée à l’international avec une usine située près de Dakar et inaugurée officiellement en février dernier lors d’un événement qui a rassemblé toutes les personnalités locales. Une étape marquante d’un long processus entamé en 2018, explique Sébastien Combedimanche : « quand, nous avons décidé de nous internationaliser, l’Afrique de l’Ouest est apparue comme une alternative intéressante, car, dans nos métiers, le tissu industriel est déjà très structuré au Maghreb et en Europe de l’Est, ce qui n’est pas le cas au Sénégal et dans les pays de la région ». A cela, s’ajoutent la langue et un cadre juridique assez proche. « Quant, au choix du Sénégal, poursuit-il, il s’est fait au vu de la stabilité politique et des possibilités offertes par le marché intérieur dans nos domaines de compétences techniques ».
Avec la nouvelle machine, l’investissement de Combedimanche pour ce projet va dépasser 2,5 millions d’euros. Il est entièrement autofinancé par la PME, sans appui extérieur, les garanties Bpifrance ayant été jugées trop coûteuses. Conduite par une directrice générale sénégalaise, l’usine emploie déjà une quinzaine de salariés « des personnes très investies et à l’affût des connaissances techniques de nos métiers », se félicite Sébastien Combedimanche.
La sécurisation du terrain de l’usine située à Sindia, à 60 km au sud de Dakar, n’a pas été une sinécure au vu des particularités des droits fonciers et coutumiers, l’entreprise a dû négocier avec les communautés villageoises et sacrifier quelques zébus et autres chèvres au passage, sans compter des procédures administratives, assez lourdes sur l’autorisation d’exploitation. « Celle-ci n’a été obtenue que le 1er janvier 2022, alors que nous étions prêts depuis plusieurs mois », regrette Sébastien Combedimanche. Il a fallu aussi faire avec des contraintes comme l’absence de raccordement en eau au démarrage ou encore le prix de l’électricité, ce qui a conduit la société à équiper l’usine de panneaux photovoltaïques.
Mais la localisation devrait s’avérer payante. Depuis le choix du site, une sortie d’autoroute a été implantée tout près de l’usine, un gros avantage en termes de logistique. De plus, l’usine n’est distante que de quelques km du futur port en eau profonde de Ndayane qui devrait générer une intense activité économique dans la région.
Côté clientèle, la montée en puissance se fait progressivement. « Nos cibles sont tous les marchés de la tôlerie, la serrurerie ainsi que ceux liés à notre spécialité, la fabrication de remorques de tout type. Nous voulons nous faire une place sur ce marché sur toute l’Afrique de l’Ouest, où il n’existe pas vraiment de constructeurs spécialisés hormis les artisans », indique Sébastien Combedimanche. Le développement de la sous-traitance dans le secteur des équipements liés à l’exploitation du pétrole et du gaz, une activité en pleine émergence au Sénégal, fait aussi partie des projets.
En attendant, la PME fait feu de tout bois dans le travail du métal, y compris dans des domaines comme le mobilier métallique de plein air pour l’hôtellerie ou les bennes pour traitement de déchets.