Deux ans après le lancement de la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ-Bénin) au Sud du pays, le gouvernement béninois a dressé il y a quelques semaines, un bilan plutôt élogieux de cette infrastructure indiquant qu’il comptait en faire la pierre angulaire de l’accélération de l’industrialisation du pays dans les prochaines années. Fruit d’un partenariat entre l’État et une entreprise privée (groupe Arise basé à Singapour), à une heure de Cotonou, le site de 1 640 hectares a vu le jour en dix-huit mois seulement pour un budget global de 164 milliards de francs CFA pour la première phase, déboursés par l’État pour un tiers et par la société Arise pour les deux autres.
Le cœur de l’activité de la zone est la transformation du coton, dont le pays est le premier producteur en Afrique, la transformation de l’anacarde dont le pays est le deuxième producteur en Afrique, mais aussi la transformation du karité et de tous les produits agricoles. Au total, en fin d’année dernière, 36 investisseurs et 12 unités (textile, transformation de la noix de cajou et transformation du soja-bio & conventionnel) étaient opérationnels sur ce site industriel-clé pour l’économie béninoise. A ces usines, s’ajoutent une unité de fabrication d’emballages et deux centrales à béton. « Le site a pour objectif la création, d’ici à 2030, de 300.000 emplois directs. Les activités de la zone industrielle de Glo-Djigbé auront également un impact positif sur le Produit Intérieur Brut du pays. Il passera de 4 à 7 Milliards de dollars US d’ici à 2030» assure l’exécutif béninois qui est fier d’avoir réussi à exporter depuis deux ans 600.000 pièces de vêtements « Made in Benin ». Ces produits livrés à « The Children Place » (70.000 pièces de polos et collants livrés à la marque américaine en juillet dernier) mais aussi au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique et au ministère de la Défense Béninois font entrer le Bénin désormais dans le cercle fermé des pays producteurs de dérivés de textiles.
Beaucoup de pays s’intéressent à Glo-Djigbé qui reçoit ainsi quotidiennement des délégations du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Congo, du Tchad, du Niger mais aussi de France. Une délégation de 35 investisseurs français, dirigée par Arnaud Floris, a visité récemment la zone industrielle. Le directeur Afrique de BPI France a qualifié l’expérience « d’impressionnante » et a manifesté l’intention de mobiliser des financements pour soutenir des projets communs entre les entreprises françaises et béninoises. « Le Bénin souhaite bénéficier de l’expertise tricolore dans la pharmacie, l’agro-alimentaire et le tourisme, c’est-à-dire dans les secteurs où il y a une réelle valeur ajoutée du made in France » indique de son côté Laurent Gangbes, le patron de l’APIEX. « Cotonou n’est qu’à six heures de Paris, Français et Béninois ont une langue en commun ».
Bien parti pour maintenir une croissance très robuste en 2024, le Bénin prévoit une Phase II d’expansion de la GDIZ. « Nous sommes en train de débloquer les fonds nécessaires pour l’accélération de la mise à disposition de 400 hectares supplémentaires sur 1 640 hectares de la Zone, et 20 nouveaux investisseurs sont en compétition pour installer de nouvelles usines » indique le gestionnaire. « Nous avons au Bénin quatre zones industrielles : celle de Glo-Djigbé, une autre à Sèmè, près de Porto Novo la capitale, une autre à Gakpé, près de Ouidah, et une dernière à Parakou. Ces quatre zones se développent de manière différenciée, mais l’objectif est que l’essentiel de notre production puisse être transformé ici et non transporté dans des contrées lointaines pour y être transformée« .