Depuis le 1er janvier 2024, la Suisse met en place une nouvelle réforme qui permet d’éliminer les droits de douane sur la majorité des produits industriels importés quelle que soit l’origine de la marchandise. Des voitures à l’électroménager, cette décision impacte des milliers de produits manufacturés, offrant une opportunité significative aux entreprises. Cette évolution qui apparait comme une aubaine pour les exportateurs français s’applique à tous, elle est donc à relativiser quant à sa portée.
La réforme, décidée par le Conseil fédéral en février 2022, vise à réduire les coûts administratifs et financiers du commerce extérieur suisse. Le pays, bien que dépourvu de matières premières, est devenu un acteur majeur du commerce mondial grâce à son industrie prospère (chimie-pharmacie, horlogerie, machines, électronique) et à son rôle central dans le négoce de l’or.
En 2022, les échanges internationaux suisses ont atteint des sommets records, avec un excédent commercial de plus de 43 milliards de francs suisses. L’Union européenne demeure son principal partenaire commercial, la France étant le 4e fournisseur et le 5e client de la Confédération. La suppression des droits de douane sur les produits manufacturés, représentant plus de 95 % de ses importations, vise à générer pour les entreprises suisses plus de 600 millions de francs suisses d’économies, ce qui a pour objectif de les rendre plus compétitives. Seuls les produits agricoles et ceux de la pêche continueront à être taxés.
Cette décision s’étend aux biens industriels de toutes provenances, permettant aux exportateurs étrangers, y compris français, de bénéficier d’un traitement équitable sans avoir à fournir des certificats de circulation. Selon le Commerce Extérieur suisse les bénéfices devraient largement dépasser les recettes dès 2024.
Cette réforme a pour objectif de renforcer la compétitivité suisse sur la scène internationale, son impact sur les exportateurs français est limité, même si elle augmentera la compétitivité de leurs produits en face de concurrents suisses. Elle devrait toutefois faire baisser les prix pour les consommateurs et donc augmenter les volumes d’importation dans le pays. C’est une bonne source de réflexion à l’heure où l’on parle plus de fermer ses frontières plutôt qu’à les ouvrir.