Réélu avec 73% des voix, le Président de la République Démocratique du Congo a aujourd’hui les moyens de relever les nombreux défis qui attendent ce grand pays qui possède un énorme potentiel.
Plus de 80 000 personnes pour son investiture, de nombreux chefs d’États africains, le Président Tshisekedi a affiché devant tout le monde sa légitimité dans des pays africains sujets aux soubresauts et à la contestation. Il est devant de nombreux enjeux dont un enjeu économique fort, mais aussi politique, pour pacifier le Nord Kivu et ses relations avec le Rwanda.
Le défi sécuritaire passe-t-il par la guerre ?
Désarmer les groupes rebelles du Nord Kivu ne sera pas une mince affaire, car les options guerrières choisies par le Président n’ont pour l’instant pas eu l’effet escompté. On dit son armée sous-équipée et sous-payée. La faire monter en puissance est encore chose possible, mais va prendre du temps et demande des soutiens internationaux forts. Sa réélection devrait ouvrir la porte à un soutien étranger plus important. Dans le même temps, il va falloir résoudre les problèmes avec le Rwanda qui est le principal soutien des rebelles. Les États-Unis s’emploient à trouver des solutions, mais les blessures sont anciennes et ne peuvent pas s’effacer aussi facilement.
Le défi économique pour hausser le niveau de vie des Congolais
Le principal défi du Président de la RDC réside dans la diversification de son économie aujourd’hui très dépendante des mines qui sont aux mains d’acteurs étrangers, principalement chinois, qui apportent un faible revenu à l’état qui a récemment entamé de rééquilibrer les choses à son profit. Mais l’enjeu du pays est dans l’agriculture et la transformation. Le potentiel est immense. La population vit aujourd’hui d’une agriculture vivrière, non organisée et très pauvre. Il va falloir, l’organiser, la rassembler, la former aux techniques plus modernes d’agriculture et la mécaniser. Un véritable défi dans un pays qui importe une très grande partie de sa nourriture.
Les Français assez en retard en RDC se réveillent et l’on voit pointer des projets, mais qui ont du mal à trouver des partenaires entrepreneurs qui peuvent être des associés dans ces projets. En RDC ce sont souvent les étrangers qui entreprennent : libanais, indiens, chinois… et bien sûr les anciennes familles belges qui se sont totalement intégrées dans le pays, mais ils réagissent souvent par caste, chacun faisant croitre son business dans son groupe.
Le Président va devoir faire la promotion des vertus de l’entrepreneuriat et améliorer ses principes de gouvernance, car l’étroitesse du tissu entrepreneurial rend l’administration fiscale fébrile et focalisée sur cette cible facile à ponctionner. Le tissu bancaire va aussi devoir se normaliser et se connecter à la finance internationale pour faciliter les échanges et les transferts d’argent. Aucune banque européenne ou américaine dans le paysage… Uniquement des banques locales, africaines ou indiennes.
La prochaine étape à ne pas manquer pour le gouvernement est le pétrole. Vingt-sept lots devraient être attribués dans les prochains mois et devraient, si les contrats sont bien gérés, ouvrir une nouvelle manne pour l’Etat congolais.
En face de tous ces défis … un potentiel énorme … une terre fertile, la possibilité de faire même deux récoltes par an pour certaines plantations ! Un sous-sol magique … Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a une tâche immense devant lui. Le pays semble être à un tournant et le Président, s’il arrive à fédérer sa population, pourrait bien avoir une chance historique pour la RDC qu’elle n’a pas connue depuis longtemps …