Le Groupe familial bourguignon Ducerf, plus que centenaire, est spécialisé dans la production de bois de feuillus et plus particulièrement de chêne. En 2020, Ducerf a réalisé un peu plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’international et a fait mieux que résister dans la crise de la Covid, avec des perspectives très positives.
Le bois en quelques années est devenu le matériau tendance de la construction et de la transition énergétique. Le groupe familial Ducerf l’a bien compris et exploité en affichant une stratégie à l’international de longue date qui lui a permis de défricher et de s’ouvrir à de nouveaux marchés. 2020 a été une année record à l’export pour le groupe. « Nous avons réalisé 55% de notre chiffre d’affaires global en première transformation et 50% en deuxième transformation. Durant cette année, notre part de marché a beaucoup augmenté. Sur certains marchés, nous avons même connu une progression de + 40% » explique Florence Perrucaud, la Directrice export du Groupe. « Le marché n’a jamais été à l’arrêt et l’appétit partout dans le monde pour la construction et l’ameublement a tiré le marché. Je pense que l’on a assisté a un transfert du budget vacance et déplacement vers l’acquisition ou rénovation de biens. Le marché s’est également tourné vers des fournisseurs connus, offrant des gages de qualité. »
Présidente du groupement « French Timber » Florence Perrucaud défend une valeur ajoutée et une qualité française. « Je me bat à l’international pour valoriser notre savoir faire en transformation du bois de feuillus, notamment pour le chêne qui est un cheval de bataille français depuis Colbert » L’association fait la promotion d’une quarantaine d’entreprise françaises au savoir faire reconnu.
« En période de crise, l’export nous permet de rendre l’entreprise moins vulnérable, parce que nous pouvons aller chercher les opportunités là où elles se trouvent » reprend Florence Perrucaud.
Ducerf a fait + 22% de croissance sur la première transformation, ils ont été très performant sur toute la zone Asie. « Fin 2019, nous avions installé un agent commercial sur cette région et cela nous a bien aidés. Nous allons d’ailleurs faire un salon en Chine dans les jours qui viennent ou il va nous représenter. » En 2020 cela nous a permis de générer de nouveaux contacts et des commandes qui ont représenté quelques 300 containers.
« En ce qui concerne les marchés européens, nous avons constaté une certaine stabilité, même si l’Allemagne, la Suisse ou encore l’Autriche ont été bien actives notamment en deuxième transformation. Aujourd’hui, nous constatons que les clients ne veulent plus être dépendants dans leur approvisionnement de destinations trop lointaines. Les délais sont très longs et le coût de transport en containers a beaucoup augmenté ce qui a largement changé la donne dans les achats des entreprises du secteur . » L’entreprise a également bénéficié d’un changement de politique des américains qui ont réduit leurs exportation de bois feuillus pour faire monter les prix, la conséquence directe a été l’appréciation du bois français et l’augmentation de la demande.
Le Groupe est confiant dans sa croissance et le début d’année est déjà très fort, avec notamment une montée en puissance de nouvelles essences. « Si la Chine se retrouvait à nouveau confinée, il faudrait savoir réagir. Il reste donc difficile de se projeter de façon précise. D’où la nécessité d’avoir un réseau important et de continuer à l’étendre. Florence Perrucaud reviens de Dubaï ou elle a participé a un salon du secteur. « Cela nous permis de rencontrer nos clients indiens et nous avons signé des affaires sur le salon. C’est important d’être présent sur des salons internationaux et de se montrer, à force de se rencontrer les acheteurs savent que nous sommes présent durablement et que nous sommes digne de confiance. »
« Il y a de belles perspectives dans le chêne. Les États-Unis ont ralenti leur production et les Asiatiques ont commencé à se tourner vers l’Europe pour trouver du stock… Néanmoins, nous restons vigilants sur les prix de la matière première en France qui ne cessent d’augmenter, il faut donc redoubler de performance que ce soit en production, à l’achat et à tous les niveaux de l’entreprise. C’est un vrai travail d’équipe entamé en 2020 et qui doit se poursuivre.
Le bois est dans l’air du temps dans l’aménagement ou la construction, et selon le Groupe Ducerf ce n’est pas qu’une histoire de mode. « C’est une question de confort, d’évolution et d’environnement. Les marchés changent de maturité. Il faut être présents pour accompagner ces évolutions. Les produits de deuxième transformation sont certainement l’avenir. Il faudra redoubler de créativité pour respecter la démarche sociétale qui est attendue dans l’industrie. »