A la suite des élections législatives, du G20 et de la COP26, le Japon poursuit son investissement en matière de développement durable et de lutte contre le changement climatique. Cinquième émetteur mondial de gaz à effet de serre, le pays du Soleil Levant se faisait attendre sur ses annonces.
Le mois d’octobre aura été particulièrement dense pour le Japon en termes de décisions stratégiques sur les thématiques de l’Environnement et du Climat. Le 22 octobre 2021, le gouvernement japonais a approuvé la révision du Plan de lutte contre le réchauffement climatique du pays. Ce dernier fixe les objectifs de neutralité carbone pour 2050 et 46% de réduction des gaz à effet de serre d’ici 2030, contre 26% auparavant.
Lors du G20 de Rome, les 30 et 31 octobre 2021, le ministre japonais des affaires étrangères Toshimitsu Motegi a rappelé les engagements du pays en la matière : la diminution de la production électrique provenant de centrales à charbon et l’engagement de son gouvernement sur la « finance climat » : 60 milliards de dollars sur la période 2021-2025, qui avait été annoncés lors du G7 en juin 2021.
Réélu le 31 octobre 2021 à la tête du gouvernement, le Premier Ministre Fumio Kishida était, lui, présent à Glasgow pour la COP26. Il a annoncé 10 milliards de dollars de financements supplémentaires sur les cinq prochaines années pour soutenir la décarbonation en Asie et au-delà. Il a annoncé le doublement de la part de la contribution japonaise consacrée à l’adaptation au changement climatique afin d’atteindre la somme de 14,8 milliards de dollars.
Les compagnies aériennes japonaises se positionnent sur les carburants d’aviation durables
L’écho à ces mesures gouvernementales en faveur de la lutte contre le changement climatique est illustré par la prise de position des deux plus grandes compagnies aériennes japonaises.
All Nippon Airways et Japan Airlines, ont développé un rapport intitulé « Achieving a Carbon Neutral Future in Aviation by 2050 » qui vise à favoriser l’adoption de carburants d’aviation durables (SAF). Les deux compagnies vont collaborer sur la promotion de la production et l’usage des SAF et souhaite démontrer que le transport aérien représente une infrastructure sociale majeure permettant de connecter le Japon au reste du monde. Dans ce rapport, les deux compagnies mentionnent les bénéfices et les caractéristiques des carburants SAF, les besoins logistiques pour sa production, distribution et son utilisation ainsi que les besoins en SAF, estimés à 23 millions kilolitres. Cette estimation prend compte des prévisions de croissance du transport aérien et représente la quantité de SAF requise pour parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050 pour les vols domestiques et internationaux des compagnies japonaises ainsi que des compagnies étrangères qui opèrent dans les aéroports japonais en 2050.
All Nippon Airways et Japan Airlines recommandent de remplacer, d’ici 2030, au moins 10% des carburants utilisés dans le monde par des carburants durables afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce rapport souligne que, malgré les efforts fournis pour développer des avions électriques ou alimentés à l’hydrogène, les carburants liquides resteront nécessaires pour les avions de moyenne et de grande capacité. Actuellement, le niveau de production mondial de SAF répondrait à 0,03% de la demande mondiale.
Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM est également engagé au Japon dans ce domaine avec, lors du Sommet d’affaires (Business Summit) organisé le 9 novembre 2021 par la Chambre de commerce et d’industrie française du Japon (CCIFJ), la signature de partenariats avec des entreprises japonaises, Nabtesco Corporation et Horiba, qui soutiendront le développement des SAF dans le cadre du programme « Corporate SAF » d’Air-France KLM.
Le Japon poursuit ses ambitions en matière de changement climatique. Des mesures bienvenues sur le continent asiatique alors que les deux autres puissances du continent, l’Inde et la Chine, ont refusé de s’engager sur une sortie du charbon lors du « Pacte de Glasgow ».