Le royaume saoudien vise une vague de méga investissement dans son secteur des mines et de la transformation des métaux. Ces projets privés ou à capitaux mixtes devraient totaliser 32 milliards de dollars ces prochaines années. Début mai, Bandar Al-Khorayef, ministre de l’Industrie et des ressources minérales, qui a livré les projections d’investissement, a indiqué que neuf projets dans ces secteurs étaient déjà identifiés ou en discussion. Il s’agit, selon lui, notamment d’une usine sidérurgique intégrée produisant de l’acier plat et d’une usine de batterie électrique pour véhicule. La première nécessiterait un investissement de 4 milliards de dollars, la seconde de 2 milliards de dollars. Selon les autorités saoudiennes, 145 licences sont en cours d’examen dans les secteurs mines et métaux.
Concernant l’usine d’acier plat, le géant saoudien du pétrole Aramco a signé deux mémorandums non-engageants sur ce projet, l’un avec le sidérurgiste coréen Posco en novembre 2020, l’autre avec son concurrent chinois Baosteel en septembre 2021. Mais aucune décisions d’investissement n’a encore émergé.
Le projet d’usine de batterie pour véhicule électrique, quant à lui, pourrait être développé par le jeune constructeur automobile américain Lucid. Basé en Californie, ce groupe est détenu à plus de 60% par Public Investment Fund, le fonds souverain saoudien. Le gouvernement saoudien s’est par ailleurs, au printemps, engagé à acheter de 50 000 à 100 000 voitures de Lucid.
Côté amont, le gouvernement entend aussi adapter la législation et la fiscalité du secteur minier pour favoriser l’investissement privé. Ces projets réglementaires restent toutefois à préciser.
Pour rappel, l’Arabie saoudite, premier producteur mondial de pétrole, n’est présente que de façon assez marginale dans le secteur mine-métallurgie. Le royaume est toutefois déjà producteur de minerai de fer, de bauxite ou de cuivre ainsi que de phosphate notamment.
Les projets dans les secteurs mines et métallurgie s’inscrivent dans la stratégie « Vision 2030 » du pays visant à diversifier son économie au-delà du pétrole, dans une période économique plutôt favorable. Dans la même veine, les autorités avaient annoncé en octobre 2021 la création de quatre à cinq zones économiques spéciales à vocation diverse (logistique, biotech, TIC…).
Selon le FMI, la croissance économique du pays devrait atteindre 7,6% cette année sous l’effet de reprise post-covid et de la hausse du prix des hydrocarbures. Le PIB saoudien devrait, pour la première fois de son histoire, passer le cap symbolique des 1 000 milliards de dollars toujours cette année. La croissance devrait toutefois nettement s’infléchir à 3,6% en 2023, estime le FMI.