Le décès récent de Sheikh Khalifa, malade depuis 2014, a permis au Sheikh Mohamed bin Zaïed de prendre officiellement les rênes du Royaume et est devenu le 3ème monarque du Royaume fondé par Cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyan. Dans les faits, il dirigeait les Émirats arabes unis depuis 2014, date des ennuis de santé de Sheikh Khalifa, sans en avoir le titre. Moins discret que son prédécesseur dont il est le demi-frère, MBZ, comme on le surnomme, restera probablement dans la continuité de la politique que les Émirats ont menés depuis 10 ans avec un indéniable succès.
Pour Jean Pierre Labry PDG de Export Pulse et de TTE Golfe, implanté depuis 26 ans dans la zone, on note une réelle envie de modernité notamment dans les relations internationales « cette évolution s’est concrétisée récemment par le rapprochement avec Israël, alors que la Palestine a toujours été très soutenue par son père. » Ce désir de pacification des relations internationales se concrétise aussi par le rapprochement avec d’autres nations comme le Qatar, la Syrie et l’Iran qui sont revenues dans la liste des pays avec lesquels les EAU ont des relations notamment commerciales.
« Il y a aux EAU une partie de la population qui a des origines iraniennes » reprend Jean Pierre Labry.
Cette position plus consensuelle est visible également vis-à-vis de la Russie aujourd’hui ou les Émirats n’ont pas désiré spécialement se positionner et de ne pas trop intervenir sur les conflits qu’il peut y avoir au niveau international. »
Mohammed bin Zayed entretient de très bonnes relations avec l’Arabie Saoudite et avec le jeune Cheick Mohamed bin Salman, que l’on appelle souvent MBS. « Ils se connaissent bien, ils s’apprécient, ils ont tous les deux un cursus militaire et ont occupé des postes dans la défense. Un renforcement des relations entre les deux pays est prévisible. »
« C’est une sorte de pragmatisme opportuniste que cultive MBZ, pour lui c’est important de garder des relations avec la Russie, avec la Chine, tout comme il faut aussi garder des relations avec les États-Unis ou avec l’Europe. Il ne désire pas se faire dicter sa position par d’autres et il a bien défini son propre cap. Cela marque sans doute aussi une inflexion par rapport à son prédécesseur sur une politique très tournée vers les USA. »
La vision économique des Emirats a été déjà formalisée dans le cadre du plan 2050 avec un plan très ambitieux qui vise, entre autres, à doubler sa population à attirer fortement des projets d’innovation et à agrandir son périmètre d’influence.
« Je pense que les Émirats voudront jouer un rôle majeur dans la région notamment pour ce qui est économique » reprend Jean Pierre Labry. « De notre côté nous allons accompagner cette politique d’ouverture en ouvrant des filiales en Egypte et en Arabie Saoudite. »
Jean Pierre Labry a déjà une vingtaine de personnes aux EAU avec une équipe multiculturelle qui correspond bien au melting-pot que l’on voit dans le business sur place.
« L’Egypte a une proximité culturelle naturelle avec les EAU. Les EAU sont le 1er client de l’Egypte avec une économie très industrielle, donc très complémentaire des Emirats. Nous y avons embauché 2 personnes avec un Egyptien francophone qui connait bien la France et l’Europe, cela va faciliter la compréhension des entreprises. La prochaine ouverture sera à Ryad.»
La dernière actualité, ce sont les discussions qu’ont actuellement la France et les Émirats pour potentiellement trouver un remplacement du pétrole russe, ce qui devrait encore renforcer nos relations.