Quatre ans après le dernier sommet, en novembre 2017, entre les responsables de l’Union africaine et ceux de l’Union européenne, une nouvelle réunion aura lieu à Bruxelles, les 17 et 18 février prochains. La question de la crise au Sahel sera bien sûr au centre des discussions, mais avant tout ce sommet devrait permettre d’adopter une déclaration conjointe pour une vision commune de la collaboration entre les deux continents d’ici 2030.
Avec près de 30 milliards d’euros annuels alloués à l’Afrique, l’UE demeure l’un des premiers bailleurs sur le continent, devant les États-Unis, le Japon ou la Chine. Elle y est aussi le premier investisseur. Emmanuel Macron avait annoncé en décembre dernier vouloir mettre en place un « new deal économique et financier » entre l’UE et l’UA puis affirmé sa volonté de « réviser complètement » la relation entre l’UE et l’UA, notamment en « renforçant les investissements dans les économies africaines. » De son coté la présidente de la Commission européenne a promis à l’Afrique quelques 150 milliards d’euros. Cette somme sera principalement destinée à la réduction des risques de catastrophe naturelle, aux énergies renouvelables, aux transports, à l’éducation et à l’accès à internet.
Mais la réussite commune des deux espaces économiques ne passe pas seulement par des lignes de crédit, elle passe surtout par une clarification sans concession des relations et des modalités de l’action de l’UE tant en termes d’investissements que de coopération.
Au total, pas moins de sept thèmes seront discutés lors de ce sommet, autour de sept tables rondes.
- La paix et la sécurité – Les questions des opérations militaires au Sahel et des récents coups d’État en Afrique de l’Ouest devraient y être longuement discutés. Le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso, ne seront d’ailleurs pas présents au sommet. Pareillement la migration et la mobilité devraient être abordés.
- La santé et la production de vaccins (l’accès aux vaccins contre le Covid-19 est une question cruciale)
- Le financement de la croissance et l’intégration économique
- L’agriculture et le développement durable
- La transition énergétique – les changements climatiques – le continent africain subit les conséquences du réchauffement climatique, alors qu’il n’est responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre.
- La connectivité numérique et logistique
- L’éducation, la culture, la formation professionnelle
Pour les années qui viennent, cinq types d’alliance sont nécessaires : la transition verte et l’accès à l’énergie – la transformation numérique – la croissance et les emplois durables – la paix et la gouvernance – les migrations et mobilités. Tout cela avec un territoire gigantesque de quelque 30 millions de kilomètres carrés (7 fois l’UE) qui dispose de très belles ressources naturelles et humaines.
Les États européens veulent repartir sur des bases nouvelles, plus équilibrées et capables de contrer l’influence grandissante de puissances non démocratiques comme la Chine, la Turquie ou la Russie sur un continent africain qui nous est proche tout à la fois par la géographie et par l’Histoire.