Créé en 1919, l’OIT (Organisation Internationale du Travail) n’a jusqu’à présent jamais été dirigé par une femme, ni par un représentant d’Afrique ou d’Asie. Gilbert Houngbo, l’ancien premier ministre togolais est le premier africain à prendre la tête de cette organisation. Cette prise de fonction qui sera effective en octobre prochain met de nouveau le continent sur la scène internationale après la désignation de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
Après une candidature soutenue par l’Union africaine, il a été élu au second tour avec 30 voix, contre 23 (pour l’ex-ministre française du Travail Muriel Pénicaud) par les membres du Conseil d’administration représentant les 187 États membres et les organisations d’employeurs et d’employés de l’OIT. Son élection vendredi 25 mars a marqué une consécration pour ce fonctionnaire de 61 ans, qui préside depuis 2017 le Fonds international de développement agricole (FIDA) installée à Rome.
Natif d’une préfecture rurale du Togo, Gilbert Houngbo a passé la majorité de sa carrière dans les organisations internationales, où il est vu comme un haut fonctionnaire. Il a été l’ancien secrétaire général adjoint des Nations unies mais également directeur du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud). Sans surprise, le vainqueur de cette élection connaît très bien l’OIT puisqu’il y a occupé le poste de directeur adjoint où il était en charge des opérations sur le terrain de 2013 à 2017.
Lors de sa candidature, ce comptable de formation a souligné que sa vision de l’OIT s’inspire de la Constitution de l’organisation en citant ces quelques lignes : « attendu qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale. » « Les progrès accomplis ces dernières décennies en matière de justice sociale doivent être préservés et protégés, et les solutions mondiales aux nouveaux défis et opportunités doivent être centrées sur les valeurs humaines, environnementales, économiques et sociétales. »