Après l’automobile, l’engrais… Aliko Dangote continue de diversifier ses activités en Afrique… Il vient de créer la plus grosse usine d’engrais du continent, la deuxième plus grande au monde.
L’homme d’affaires nigérian a inauguré il y a deux semaines l’installation de cette « méga structure » sur une superficie de 500 hectares aux portes de Lagos au Nigeria. Le coût total de l’ouvrage est estimé à 2,5 milliards de dollars. La production de cette structure s’ajoutera à celle existante de 3,1 millions de tonnes d’engrais dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
L’objectif affiché est d’augmenter la production agricole du pays et d’assurer sa sécurité alimentaire en réduisant sa dépendance à la production du pétrole qui lui rapporte environ 90 % de ses devises. Contrairement au secteur agricole, l’industrie des hydrocarbures crée peu d’emplois, l’usine vise donc à encourager la production locale tout en créant de l’emploi.
Pour Aliko Dangote, cette nouvelle construction est une aubaine pour le pays. En effet, « cela arrive au bon moment avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie, car ces deux pays contrôlent des quantités substantielles d’intrants* agricoles. ». Ils sont en effet les principaux fournisseurs d’urée, de potasse et de phosphate : composants clés des engrais. Dépendre de ces états représenterait donc une menace pour les récoltes africaines qui risque de faire grimper encore plus le coût des denrées alimentaires. « Le contexte économique mondial actuel est une chance à saisir pour l’Afrique, car il peut permettre au continent de transformer ses contraintes en opportunités« .
Avec ce projet, le groupe Dangote pourrait enfin tirer profit de ses terres fertiles et ressortir gagnant, tout comme le Nigéria (ou 70 % de la main-d’œuvre travaille dans le secteur agricole) avec une nouvelle usine qui augmentera les rendements des fermiers nigérians en leur donnant accès à plus de fertilisants.
Sur le long terme, Aliko Dangote ambitionne de faire de son pays un leader mondial des engrais et vise à remplacer la Russie en devenant le principal fournisseur de pays comme le Brésil, le Mexique, l’Inde ou encore les États-Unis.
* les intrants ne sont pas naturellement présents dans le sol, ils y sont rajoutés pour améliorer le rendement des cultures