D’une capacité de 140 000m3 d’eau potable par jour, ce projet sera géré en PPP par la société de projet Orelo SA . L’investissement se chiffre à 180 millions d’euros et les travaux seront réalisés par l’espagnol Acciona.
Au Gabon, l’Etat et le futur délégataire Orelo SA ont signé le 9 septembre dernier un accord de concession sur 25 ans pour le développement d’une usine d’eau potable dans la région du grand Libreville. Après plusieurs péripéties ces dernières années, ce PPP revient donc à cette société de projet portée à 60% par le groupe panafricain d’énergie Eranove et 40% par Gabon Power Company, filiale du Fonds gabonais d’investissement stratégique.
L’usine d’une capacité de 140 000 m3 par jour desservira 600 000 personnes. Elle sera située dans le département de Komo-Kango près de la ville de Ntoum et l’eau captée sur des affluents du fleuve Komo. L’investissement est chiffré à 180 millions d’euros.
Le site opérera en délégation de la SEEG (Société d’énergie et d’eau du Gabon), groupe public duquel l’Etat avait éjecté Veolia en 2018.
Dirigée par Lamine Diakhaté, Orelo Sa, société de droit gabonais, assurera, selon les termes du PPP, la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance de l’usine, sans oublier le financement, selon l’accord signé le 9 septembre entre les partenaires et Alain-Claude Bilie-By-Nze, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques.
Ce projet avait été initialement signé, en conception – construction, en avril 2013 par le groupe espagnol de BTP Acciona qui n’a pu le mettre en œuvre, puis en 2017 par Orelo SA. D’où un litige entre les parties qui a retardé le processus. Le premier accord de concession ayant été signé par Orelo en 2018. Simultanément à la conclusion définitive du PPP, ce 9 septembre, Acciona a conclu un gentleman agreement avec l’Etat et recevra 13 milliards de FCFA (19,5 millions d’euros) en compensation. De plus, le groupe espagnol sera chargé de la construction clé en main de l’usine (EPC).
Ce projet Orelo SA relance aussi Eranove dans l’eau. Le groupe, conduit de longue date par Marc Alberola, directeur général, avait, en effet, perdu en 2020, au profit de Suez, l’important contrat des eaux de Dakar (SDE) dont Eranove était exploitant depuis longtemps.
A noter que, toujours au Gabon, Eranove et le FGIS sont, par ailleurs, associés pour développer le projet hydroélectrique de Ngoulmendjim (80MW) pour lequel ils ont annoncé, fin 2021, vouloir lever 300 millions d’euros.
Pour rappel, Eranove est par ailleurs l’acteur dominant de l’électricité en Côte d’Ivoire avec la gestion en DSP de la Compagnie Ivoirienne d’Électricité et le contrôle du producteur d’électricité CIPREL qui va ajouter sous peu à ses moyens actuels, la future centrale à gaz Atinkou/Ciprel5 (390 MW en cycle combiné).
Issu des activités africaines de Bouygues, puis détenu par le fonds à capitaux américains Emerging Capital Partners, Eranove a, depuis l’été 2022, pour actionnaire majoritaire un holding détenu par A.P. Moller Capital ainsi que les banques de développement allemandes DEG et danoises IFU.