Avec un taux d’électrification de l’ordre de 3% dans le milieu rural, et de 30% en milieu urbain, la RDC n’arrive à afficher qu’une moyenne nationale de 10 %. L’accès à l’énergie et la bonne gestion de celle-ci sont des priorités du gouvernement, très soutenu par les bailleurs de fonds. Une action économique de grande ampleur sera organisée pour les entreprises françaises du secteur fin novembre prochain afin de les positionner sur le marché.
Certes le pays est très grand et la ruralité ne facilite pas les choses, mais si la RDC veut sortir du sous-développement cela passera forcément par un accès très large à l’énergie qui est devenu, avec l’agriculture une priorité du gouvernement.
Pourtant la RDC possède le 4ème potentiel hydroélectrique au monde avec 600 milliards de KWH et une trentaine de centrales hydro situées principalement au Katanga, à l’est du pays ainsi que dans le Bas-Congo. Malgré ce potentiel, la vétusté de la plupart des installations et le faible taux d’équipement font qu’actuellement cela ne répond pas aux besoins. Un gros travail de réhabilitation des réseaux a débuté en 2019, soutenu par la Banque Africaine de développement notamment dans les provinces mais la tâche est immense et cela ne permettra pas d’électrifier les communes rurales excentrées.
Depuis 2021 un gros coup d’accélérateur a été apporté à l’électrification rurale par la SFI (Banque Mondiale) qui vise à augmenter à une moyenne de 30% l’électrification rurale. Programme vaste et ambitieux qui passe par l’implantation de mini centrales collectives et par des kits autonomes en complément.
La mission a été confiée à l’ANSER, l’Agence nationale d’électrification rurale, qui pilote le programme national. Elle dispose déjà d’un fonds Mwinda, doté de 500 millions de dollars, pour apporter l’énergie verte à 15 millions de Congolais d’ici à 2024 et lance de nombreux appels d’offres, territoire par territoire, en essayant de trouver à chaque fois les financements nécessaires.
En attendant la Cop 27 qui se déroulera dans quelques semaines le Congo va accueillir la réunion de la précoop 27, ce qui est une reconnaissance de l’action que le pays mène et de la conscience de la problématique au niveau des autorités.
Cette volonté va se concrétiser par un plan qui sera mené de façon délocalisée dans les territoires. Le Président a annoncé son grand plan de développement de 145 territoires à l’intérieur de la RDC. Ce plan richement doté, sera financé par un fonds spécifique, le Fonds National d’aménagement du territoire. Celui-ci a plusieurs objectifs dont le 3ème en ordre d’importance est l’accès à l’énergie dans les zones rurales. On prévoit ainsi la possibilité que chaque territoire ait accès à plus de 150 M $ de financement de manière autonome pour porter des projets structurants. Nul doute que de nombreux projets devraient naître dans un pays où beaucoup reste à faire quand on sort de Kinshasa et de la Gombé.
De son côté l’AFD, selon nos informations, devrait d’ici peu, s’intéresser également au sujet, comme l’agence a déjà eu l’occasion de le faire dans d’autres pays d’Afrique. Les technologies et le savoir-faire français dans ce sujet sont indéniables que ce soit pour les populations ou pour l’agriculture nous avons de nombreuses solutions à apporter.
Une action française spécifique sur le secteur sera menée du 22 au 24 novembre à l’occasion de la manifestation des Rencontres Africa en RDC.
L’ensemble des acteurs sera rassemblé à l’occasion d’une conférence et de rencontres professionnelles avec les entreprises françaises. Enfin un grand réseautage entre collectivités et entreprises sera organisé à l’initiative de l’association Internationale des Régions Francophones qui mobilisera également des collectivités dans la sous-région.