Les différents organismes économiques convergent vers une progression du PIB supérieure à 3%, rythme qui devrait se poursuivre en 2024, sous réserve de récoltes agricole dans la moyenne.
Oubliés le plongeon de 2020 (une récession de 7,2%), la forte reprise de 2021 (un bond du PIB de 7,9%) ou encore la médiocre année 2022 (1,2% de croissance seulement)… l’économie du Maroc devrait retrouver en cette année 2023, un rythme de progression d’un niveau moyen, mais acceptable. Tel est le constat partagé par plusieurs institutions économiques marocaines ou internationales.
Le Haut Commissariat au plan dans son document « Budget économique prévisionnel 2023″, publié mi-janvier, table ainsi sur une croissance de 3,3% cette année (2,7% hors agriculture). Ceci sous réserve (non acquise à ce jour au vu de la faible pluviométrie), d’une année agricole moyenne. En effet, la forte sécheresse qui a frappé le royaume l’an dernier explique en bonne partie (avec le prix de l’énergie) le faible niveau de croissance en 2022. Malgré sa modernisation accélérée depuis une quinzaine d’années, le dynamisme du royaume demeure, en effet, dépendant du niveau des récoltes et indirectement du niveau d’importations des céréales.
Assez optimiste côté inflation, le HCP anticipe un niveau faible de hausse des prix à seulement 1,9%. Parmi les autres indicateurs, les services économiques pilotés par le Haut Commissaire Ahmed Lahlimi Alami tablent sur une légère amélioration du déficit commercial à 20% du PIB contre 22,5% en 2022 (15,6% en 2021).
Le FMI pour sa part vient en janvier de boucler un revue complète de l’économie marocaine (procédure dite article IV). Dans le rapport publié à cette occasion, l’institution de Washington indique : « malgré la réponse politique très ferme des autorités, une autre sécheresse et les retombées économiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont pesé sur l’économie marocaine et déclenché des pressions inflationnistes. Dans l’hypothèse d’un retour à des saisons agricoles normales, d’une stabilisation des conditions économiques extérieures et de la poursuite des progrès du riche programme de réformes structurelles des autorités, l’activité économique devrait rebondir en 2023 ».
Le FMI table sur une croissance de 3% cette année. Selon le Fonds monétaire, l’inflation devrait avoir culminé en 2022 (6,5% en moyenne sur l’année dernière) et commencer à baisser en 2023 (4,1% en moyenne annuelle) « à mesure que le choc des prix des matières premières se dissipe et que la banque centrale réduit l’assouplissement de la politique monétaire ».
Le FMI dans ses prévisions à plus long terme table sur une croissance de 3,1% en 2024 ainsi qu’en 2025, puis 3,2% en 2026, avec une dette extérieure se maintenant autour de 43% jusqu’en 2026. Quant aux réserves de change, elles devraient se maintenir au niveau d’un peu plus de cinq mois d’importations, ces prochaines années.
Pour rappel, le Maroc négocie actuellement avec le FMI la mise en place d’une nouvelle ligne de précaution et de liquidité (LPL), un dispositif auquel le royaume a eu régulièrement recours ces dernières années et sur lequel il a tiré des fonds en juin 2020 au plus fort de la crise sanitaire. Ces nouvelles discussions avaient été annoncées par le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, en juin 2022. A cette occasion, le représentant du FMI en charge du dossier avait estimé que le Maroc était dans une situation macroéconomique confortable. De quoi rassurer Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances et le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.
Dans les derniers rapport datant de janvier dernier, la plupart des grands indicateurs affichent une grande stabilité : le déficit courant -3,8% estimé en 2023- devrait se réduire légèrement, mais rester proche de ce niveau les années suivantes, tout comme la dette extérieure (42,8% du PIB prévu en 2023, contre 54,1% au plus fort de la pandémie en 2020) ou encore le niveau des investissements directs étrangers (1,4% du PIB en 2023 et les années suivantes)
Pour sa part, la Banque mondiale dans son rapport de référence « Global Economic Prospects » publié en janvier, table sur une croissance de 3,5% en 2023, puis 3,7% in 2024 en anticipant, elle aussi un regain progressif du secteur agricole et un niveau de dépenses publiques permettant de compenser, en partie, la faiblesse de la consommation.