Après une année record sur ses exportations de gaz, l’Algérie souhaite à présent inonder le marché africain de produits algériens.
100 milliards de mètres cubes de gaz vendus à l’étranger l’an prochain contre 56 aujourd’hui, c’est l’objectif que se fixe le président algérien Abdelmadjid Tebboune. La demande européenne et les prix du gaz sont en forte hausse, et Alger entend bien en profiter pour se positionner comme un acteur clé de ce marché. Pour l’année 2023, en plus de vouloir doubler ses exportations de gaz, l’Algérie veut occuper une place de leadership dans le continent africain.
En effet, Salim Reggad, le directeur du suivi et de la promotion des initiatives commerciales au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, a déclaré que « 2023 sera l’année des exportations de l’Algérie vers l’Afrique ».
L’ambition affichée par le gouvernement algérien est d’atteindre un chiffre d’affaires à l’export (hors gaz et pétrole) de 15 milliards de dollars.
Pour cela, plusieurs produits de différentes catégories seront exportés vers les pays africains : des engrais, de l’ammoniac, de l’urée, du ciment, de l’acier, des produits alimentaires, des fournitures scolaires, du mobilier de maison et de bureau. Le pays exporte aussi beaucoup d’appareils électroménagers, surtout des réfrigérateurs et des téléviseurs, notamment vers la Libye, le Mali, le Niger, le Cameroun, le Bénin, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie.
Le pays compte s’attaquer à un gros marché, le marché africain est estimé à plus de 1,3 milliard de personnes pour un produit intérieur brut (PIB) de 2500 milliards de dollars. Pour prendre des parts importantes sur ces mêmes marchés et occuper la première place sur le continent, l’Algérie se donne les moyens. En effet, les pouvoirs publics prévoient une aide financière afin que les produits algériens soient mieux représentés lors des foires commerciales, ainsi que l’ouverture d’agences et de comptoirs commerciaux pour leur permettre de promouvoir leurs produits.
De plus, le pays possède de nombreux avantages, dont, un réseau routier considéré comme l’un des plus importants du continent, des produits suffisamment compétitifs en qualité et en coût, une disponibilité en énergie à des prix raisonnable, une proximité géographique, un poids géostratégique et diplomatique et une zone de libre-échange africaine.
Prochainement, l’Algérie prévoit avec la Mauritanie un important projet routier reliant la ville de Tindouf à la région mauritanienne de Zouérate. Avec pour objectif de réduire les délais de transport terrestre entre les deux pays à seulement 4 ou 5 jours, contre une douzaine actuellement.