Les exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires ont poursuivi leur forte progression en 2022 pour atteindre 84,1 Md EUR (+19,6 % par rapport à 2021). Dans un contexte de sortie de crise sanitaire et de tensions géopolitiques inédit, la bataille de l’export est cruciale pour pérenniser la pole position de la France sur l’échiquier international. Business France vient de publier la seizième édition de son guide « Où Exporter » sur les meilleures destinations pour les exportations françaises pour l’année 2024, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
Ce livre blanc se présente comme un outil gratuit téléchargeable de 195 pages pour accompagner la réussite des entreprises agricoles et agroalimentaires françaises en les encourageant à l’export. Au travers de vingt zooms sectoriels et quarante fiches pays, les experts de l’agence nationale identifient les nouvelles tendances de consommation et les opportunités de marché pour les produits agroalimentaires français (alimentation animale, équipements IAA, produits aquatiques, Boulangerie Viennoiserie Pâtisserie, etc..)
Selon cette étude les deux tiers des exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires sont absorbées par la zone Europe (RU compris), et notamment par ses principaux voisins : la Belgique arrive en tête des destinations des exportations françaises, suivie de l’Allemagne et l’Espagne. Après une forte hausse en 2021, les exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires vers la Chine sont en net recul en 2022 à – 14 %, une baisse qui s’explique avant tout par la chute des exportations d’orge et de viande porcine. Enfin, les bières constituent l’un des seuls segments en recul dans les exportations françaises (-3% en valeur) en 2022.
Comme chaque année, le guide de l’export décrypte les opportunités sur des marchés traditionnels sur le continent africain des produits agricoles et agroalimentaires. Business France rapporte ainsi qu’en Afrique sub-saharienne les exportations de la France ont augmenté de 49% pour les céréales, +23% pour les préparations à base de céréales /lait et +12% pour les préparations alimentaires diverses. Seul le Maroc figure dans le top 3 des pays clients de la France dans le secteur des céréales. On note par ailleurs le Maroc et l’Afrique du Sud figurant dans le top 3 des marchés à potentiel pour 2024 pour les produits laitiers, le Maroc et l’Egypte pour les céréales, et l’Afrique du Sud pour les spiritueux.
D’un point de vue économique, l’Afrique du Nord, deuxième partenaire de l’Hexagone, » est incontestablement la porte d’accès à tout le continent africain au vu de sa proximité géographique, linguistique et culturelle. Avec plus de 3 000 filiales françaises, l’Afrique du Nord constitue un marché très attrayant où tout reste à faire en dépit d’une concurrence qui ne cesse de s’accroître » indique le rapport. Concernant l’élevage sur place les filières stratégiques sont, par ordre de priorité, les filières bovine (lait et viande), ovine, caprine, ou aquacole (marine et continentale). Les besoins concernent principalement l’optimisation énergétique des bâtiments, la multiplication des fermes aquacoles, l’aquaponie, l’hydroponie, l’amélioration génétique ou la traçabilité. Pour agriculture : si l’Afrique du Nord est autosuffisante dans la culture de légumes, des progrès sont à fournir pour la production fruitière, au potentiel de développement considérable. Les besoins à court et moyen terme concernent l’extension des périmètres irrigués, avec optimisation des solutions et le recours à l’Agtech et à a GreenTech. Pour les industries agroalimentaires les besoins concernent principalement le conditionnement, le stockage, et la chaîne du froid dans son intégralité.
Avec une population qui devrait doubler d’ici 2050, Afrique subsaharienne « reste, elle, la zone d’avenir pour contribuer à la croissance mondiale et au développement des exportations françaises. » En termes d’équipements des opportunités existent pour l’amélioration des rendements agricoles (mécanisation, irrigation, intrants, etc), et pour les industries de transformation (calibrage, stockage, etc). Pour ce qui est des produits alimentaires les opportunités sont en lien avec le développement de la distribution moderne, des centres commerciaux et du secteur CHR qui ciblent essentiellement une classe moyenne supérieure. Sur cette zone, dans le secteur des vins et spiritueux, toujours en lien avec le développement d’une classe moyenne, la demande est en hausse sur l’ensemble des catégories de produits. Le marché du vin est particulièrement dynamique dans les pays francophones, et davantage orienté vers les spiritueux dans les pays anglophones. Le succès du champagne se confirme avec un record de consommation sur la zone en 2022, avec 3 marchés phares : l’Afrique du Sud, le Nigeria et la Côte d’ivoire.
Enfin sept pays du continent africain sont analysés à la loupe (Sénégal, Nigéria, Maroc, Côte d’Ivoire, Cameroun, Algérie et Afrique du Sud) avec des statistiques précises et des focus dédiés à l’actualité économique de chacun de ces pays.