Tout juste inaugurée, la ligne de bus en site propre sera exploitée par une société détenue par Meridiam et le fonds public sénégalais avec l’appui de Keolis. Proparco a financé une large part du projet.
Après la phase d’investissement, place bientôt à l’exploitation. A Dakar, la ligne de bus à haut niveau de service ou BRT (bus rapid transit) a été inaugurée le 14 janvier dernier en grande pompe par le président Macky Sall, accompagné des partenaires du projet et de nombreux officiels sénégalais. Une fois la campagne finale de test achevée, la mise en service doit intervenir mi-février pour cette infrastructure qui promet d’être structurante pour la capitale du pays de la Teranga et s’articule selon un schéma inédit.
La ligne, nommée Sunu BRT, est en effet exploitée dans le cadre d’un contrat de concession emporté en mars 2022 par le fonds d’investissement à long terme français Meridiam fondé par Thierry Deau, ceci au côté de ses partenaires le Fonsis (fonds souverain sénégalais) et du groupe Keolis, filiale à 70% de la SNCF.
Sur 18,3 km de voie réservée, la ligne relie, selon un axe nord-sud, la préfecture de Guédiawaye à la gare routière de Petersen, située à Dakar Plateau. Avec une capacité de 300 000 passagers par jour et un temps de transport divisé par deux, comparé aux bus actuels, le BRT desservira 14 communes et 23 stations. Le tarif du billet doit être compris entre 300 et 500 FCFA (0,46 et 0,76 euro)
L’investissement, hors infrastructure, se chiffre à plus de 135 millions d’euros. La concession d’une durée de 15 ans comprend l’exploitation et la maintenance d’une flotte de bus électriques, dont 121 ont déjà été acquis auprès du constructeur chinois CRRC.
Sous la supervision du Cetud (Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar), l’autorité organisatrice, l’exploitation du BRT est menée par la société Dakar Mobilité détenue à 70% par Meridiam et 30% par le Fonsis, Keolis apportant son expertise.
En termes de financement, la France, avec d’autres partenaires européens, a joué un rôle important dans la matérialisation du projet. Pour contribuer à financer les bus électriques, un prêt de 85,4 millions d’euros a été ainsi apporté à parts égales par Proparco, filiale de l’Agence Française de Développement et le fonds parapublic basé à Londres Emerging Africa Infrastructure Fund. Proparco et EAIF mettront, de plus, à disposition de Dakar Mobilité un prêt de 6,4 millions d’euros pour financer le remplacement des batteries des bus à la fin de leur durée de vie dans huit ans. A ceci, s’ajoute notamment une subvention de l’Union européenne de 7 millions d’euros.
L’ensemble de ces projets doit aider à désengorger le centre-ville de Dakar et contribuer à améliorer la qualité de l’air. En matière d’impact carbone, le seul BRT doit permettre d’éviter l’émission d’environ 59 000 tonnes de CO2 par an, estime Dakar Mobilité.