Alors que la COP27 s’est ouverte dimanche dernier en Egypte, un rapport de l’Organisation météorologique mondiale souligne que les huit dernières années (de 2015 à 2022) ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur terre depuis le début des mesures en 1880, et que sous l’effet de l’augmentation constante des concentrations de gaz à effet de serre et de la chaleur accumulée, les répercussions du changement climatique sont de plus en plus spectaculaires.
Alors que la science a déjà prouvé que chaque dixième de degré multiplie les événements météorologiques extrêmes, ce rapport, publié depuis quelques jours, précise que la température moyenne sur la décennie 2013-2022 est estimée à 1,14 °C au-dessus de celle de l’ère préindustrielle (1850-1900), contre 1,09 °C sur la période 2011-2020.
Si l’Afrique australe a été frappée par une série de cyclones, en Afrique de l’Est, les précipitations ont été inférieures à la moyenne pendant quatre saisons humides consécutives, ce qui n’était jamais arrivé en 40 ans. Les organismes humanitaires ont déjà prévenu qu’une autre saison de précipitations inférieures à la moyenne entraînera probablement des mauvaises récoltes et renforcera encore l’insécurité alimentaire sur cette partie du continent. Autre phénomène inquiétant, une sécheresse localisée à long terme persiste dans le sud de Madagascar, où les précipitations totales ont été inférieures à la moyenne depuis 2011.
L’Europe n’échappe pas au phénomène. Entre 1991 et 2021, le continent européen s’est réchauffé de +0,5 °C par décennie. Une hausse des températures plus de deux fois supérieure à la moyenne planétaire.
Dans son rapport annuel l’Organisation météorologique mondiale (qui dépend de l’Organisation des Nations unies) fait d’autre part ressortir que le niveau de la mer s’élève à un rythme qui a doublé depuis 1993. Il a augmenté de près de 10 mm depuis janvier 2020 et battu un nouveau record cette année. Cette augmentation record du niveau de la mer constituant une menace majeure et durable pour les pays de faible altitude et les millions de personnes vivant sur les côtes.
Par ailleurs, la fonte des glaciers est spectaculaire et a battu des records en 2022. Dans l’ensemble des Alpes, on a mesuré des pertes d’épaisseur moyennes comprises entre 3 mètres et plus de 4 mètres. Les glaciers alpins ont perdu 30 mètres d’épaisseur entre 1997 et 2021. La Suisse quant à elle a perdu 6% de glace entre 2021 et 2022. Entre 2001 et 2022, le volume de glace des glaciers suisses est passé de 77 km3 à 49 km3, soit une diminution de plus d’un tiers.
A l’aune de ce rapport le secrétaire général de l’ONU réclame des « actions ambitieuses et crédibles ». Petteri Taalas l’affirme « Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone sont si élevées que le seuil de 1,5°C fixé dans l’Accord de Paris est à peine à notre portée ».
L’Organisation météorologique mondiale publiera son évaluation définitive de l’état du climat en 2022, en janvier prochain.