Plus de 100 Chefs d’Etats rassemblés à Charm el-Cheikh en Egypte pour se pencher sur l’avenir de la planète et du climat.
A l’image d’Emmanuel Macron, tous les grands dirigeants des pays occidentaux sont alignés sur une position très pro-climat pour continuer à investir pour lutter contre le réchauffement climatique.
La position des pays en voie de développement et notamment des pays africains est plus mitigée. Sans renier les efforts qu’ils ont à faire, ils pointent du doigt le non-respect de l’aide promise par les pays occidentaux pour se faire.
« Nous ne sacrifierons pas nos engagements climatiques sous la menace énergétique de la Russie », a affirmé Emmanuel Macron qui en a appelé la Chine et les Etats-Unis à être au rendez-vous d’un des plus grands enjeux de nos générations.
Antonio Guterres le Secrétaire Général de l’ONU avait bien débuté la COP 27 en donnant le ton avec des mots forts : « L’humanité a un choix : coopérer ou périr. Il nous faut un pacte de solidarité climatique, sinon ce sera un suicide collectif. »
De son côté le Président en exercice de l’Union Africaine Macky Sall a appelé les pays riches a plus de responsabilité pour aider les pays pauvres à mener une politique environnementale. Il a d’ailleurs fait rajouter à l’ordre du jour de la COP une question sur le mécanisme d’indemnisation des pertes et des dommages qui est une aide financière de la part des pays riches et pollueurs, à destination des pays pauvres, pour leur permettre de lutter contre le réchauffement climatique alors qu’ils en sont que peu responsables. Les 100 milliards par an prévus et annoncés depuis 2009 plafonnent aujourd’hui à 80 milliards alors que le continent africain aurait besoin à lui tout seul de cette somme selon le GIEC.
Aura-t-on des engagements supplémentaires lors de cette COP 27 ? Les élections américaines tombent bien mal, avec un clan conservateur « trumpiste » pas véritablement enclin à contribuer à la hauteur du bilan climatique de l’économie américaine.
L’idée qui semble émerger est la création d’un conseil mondial pour réformer le financement de la transition énergétique qui pourrait remplacer et aller plus loin que le « fonds vert » et ses 100 milliards par an.
De l’autre côté on ne peut pas couper les pays en voie de développement d’une manne financière indispensable à leur émergence, liée à l’exploitation de gaz, pétrole et autres minerais.
Cette équation sera complexe, mais la plupart des grands acteurs de l’énergie comme Engie ou Schneider Electric sont formels. Le changement de paradigme dans l’accès à l’énergie est en cours. Fini les grands ensembles et méga-investissements au profit de petites moyennes unités de production d’énergie décentralisées. Si ce changement prendra des années, la route est tracée vers des équipements d’autonomie collective.
Dans tous les cas la prise de conscience est forte et même si le contexte de ce sommet en Egypte ne bénéficie pas d’un bon tempo avec la guerre Russo Ukrainienne, il va contribuer à rendre indispensables les investissements qui vont concourir à l’objectif. D’ores et déjà certains financeurs internationaux comme l’AFD font du respect des critères climat une condition indispensable à leur financement.