La France, pour sa part, gagne trois places, mais pointe encore au treizième rang, alors que les professionnels du secteur, réunis dans l’association France Logistique, se sont fixés en 2020 pour objectif de voir notre pays réintégrer le Top 10 du LPI.
Pour rappel, cet indice composite agrège six critères principaux : l’efficacité de la gestion des douanes, la qualité des infrastructures, la facilité à organiser des expéditions à un prix compétitif, la qualité des services, la facilité de suivi des cargaisons et enfin la ponctualité dans les délais d’acheminement au destinataire. Les notes sont établies, pour l’essentiel, sur la base d’enquêtes qualitatives effectuées auprès des professionnels du secteur.
Sur une échelle allant jusqu’à 5 points, Singapour affiche une note composite de 4,3, affichant notamment le meilleur score de tout le classement (4.6) sur le critère infrastructures.
Globalement, sur les vingt premiers pays, 18 sont des nations à revenus élevés, la Chine arrivant 19ᵉ ex æquo avec l’Australie ou le Royaume-Uni. Plusieurs pays du sud-est asiatique connaissent des performances notables, à l’image des Philippines (43ᵉ) qui gagnent 17 places ou encore la Malaisie (26ᵉ, soit 15 rangs de mieux). Quant à l’Inde, souvent décriée pour ses mauvaises performances logistiques, elle gagne six places au 38ᵉ rang. L’Afrique du Sud fait un saut encore plus élevé passant du 33ᵉ rang au 19ᵉ ex æquo.
Au-delà du classement, dans un contexte de reprise chaotique lors de la sortie du confinement Covid, sans parler plus récemment de la guerre en Ukraine, les services logistiques ont globalement bien résisté pour les pays plus performants, estime la Banque mondiale. « Malgré un environnement opérationnel plus difficile », le score global moyen de l’ensemble des pays est quasi inchangé depuis la dernière enquête en 2018.
L’intérêt du rapport, très détaillé au-delà du simple classement, est de montrer combien sur certains indicateurs techniques, les performances restent très variables, même entre les pays les plus développés. Ainsi, aux Etats Unis (18ᵉ du classement) le temps moyen de traitement d’un conteneur est de sept jours contre trois à Singapour.
Enfin, sans réelle surprise, deux tendances de fond dominent l’évolution du secteur, surtout au sein des pays les mieux classés. La première est la demande de verdissement des circuits logistiques de la part des chargeurs que ce soit pour l’aérien, le maritime ou le transport routier, sans parler de l’entreposage.
La seconde tendance est la digitalisation de tous les maillons de la chaîne. A ce titre, dans une approche de type Big Data, la Banque mondiale commence à prendre en compte dans ses analyses le suivi en temps réel des cargaisons grâce aux outils numériques de tracking. Cette évaluation de la rapidité des échanges n’est toutefois pas encore incluse dans l’index composite de performance. Pour la prochaine édition ?