Depuis une vingtaine d’année, la balance commerciale française n’a cessé de se dégrader en partie à cause de l’insuffisante performance française en matière d’exportation de biens, notamment industriels. En 2022, le déficit commercial a presque doublé pour atteindre 164 milliards d’euros. Même si l’aggravation récente du déficit commercial de la France s’inscrit dans un contexte d’augmentation généralisée des prix de l’énergie en Europe, le commerce extérieur français souffre bel et bien de faiblesses structurelles.
Depuis décembre dernier, la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a mis en place un groupe de travail composé de deux députés (Sophia Chikirou et Charles Rodwell) afin de revoir son dispositif de soutien à l’exportation et à l’attractivité.
Pour les députés, il faut intégrer l’attractivité et l’export au cœur de la politique industrielle nationale. En effet, l’industrie et l’export sont liés: il n’y a pas d’export possible sans production industrielle et, inversement, le commerce international constitue un débouché essentiel pour nos filières industrielles. Le rétablissement de la balance commerciale de la France passe donc par la réindustrialisation du pays et une intégration de ses politiques d’export et d’attractivité au cœur de sa politique industrielle.
Pour cela, il faudrait projeter immédiatement les politiques industrielles à l’export en assumant le choix politique de soutenir, en priorité les entreprises opérant dans les secteurs industriels d’avenir (notamment ceux soutenus dans les plans « France Relance » et « France 2030 » ), les plans d’investissement régionaux et les entreprises prêtes à aller à l’export ou déjà présentes à l’export, en particulier les PME à haut potentiel et les ETI.
Il faut ensuite gagner des parts de marché à l’international, en redéfinissant les priorités stratégiques de notre politique de soutien à l’export. Contrairement à beaucoup d’autres pays, la politique française de soutien à l’export actuelle n’affiche pas de priorités géographiques claires. Sans exclure aucune entreprise ni aucun secteur d’activité, la France doit se doter d’une véritable vision stratégique de long-terme à l’export, qui passe par le ciblage de régions prioritaires :
- Les régions où la France possède un avantage comparatif majeur
- Les régions où la France a récemment perdu des parts de marché importantes, qu’il est prioritaire de reconquérir (notamment la zone euro qui représente 60 % de notre déficit commercial)
Il faudrait enfin selon ce rapport renforcer la coordination des acteurs de la Team France Export et de la Team France Invest. L’une des pistes évoquées serait d’achever la logique du guichet unique de la Team France Export et consolider la structuration de la Team France Invest.
Une nouvelle stratégie du commerce extérieur prenant notamment en compte les résultats de ce rapport est en cours de préparation.