France Digitale, la plus grande association de startups et investisseurs en Europe, et le cabinet EY ont récemment publié leur édition 2023 du baromètre sur la performance économique et sociale des startups, réalisé en interrogeant plus de 500 startups françaises à l’été 2023.
Malgré un contexte économique international tendu, les 13,000 startups que compte la France continuent de croître avec un chiffre d’affaires à +32% entre 2021 et 2022 porté par un marché domestique solide et un développement international qui ne faiblit pas. C’est 10 points de plus que sur la période précédente au cours de laquelle le CA moyen avait déjà connu une croissance de 23%. Pour 60% des startups, ces performances sont notamment tirées par les grands groupes qui représentent plus de la moitié de leurs commandes.
Les startups font preuve d’agilité et adaptent leur stratégie. 90% d’entre elles disent avoir adapté leur stratégie au contexte économique mondial plus complexe, la priorité étant donnée à l’accélération de leur développement pour atteindre la rentabilité. Le baromètre 2023 souligne par ailleurs que 30% des startups sont déjà rentables et 55% envisagent de l’être d’ici 3 ans.
Les startups représentent en France près de1,1 million d’emplois internes, directs et indirects. L’étude nous apprend que 92% d’entre elles entendent mener un plan de recrutement alors que 8% des startups envisagent des licenciements dans les 12 prochains mois. L’année prochaine, 50 000 emplois directs sont attendus, toujours dans les logiciels et les technologies de l’information (23 %), l’industrie (17 %) et les services (16 %). Les deux tiers des recrutements auront lieu en Île-de-France.
Autre évolution notable, contrairement à 2022, les startups rencontrent de plus en plus de difficultés à lever des fonds. Après avoir battu un record en 2022, les levées de fonds ont brutalement chuté au premier semestre 2023. En cette période de raréfaction des financements beaucoup envisagent des solutions alternatives (dette bancaire, autofinancement, etc..). Pour les auteurs du rapport » Au cours des douze derniers mois, ce sont les startups qui ont cherché à clôturer une série A qui ont rencontré le plus de difficultés à trouver des investisseurs. « Par ailleurs, selon l’étude de France Digitale et Actual Group, les jeunes pousses tricolores qui lèvent des fonds recrutent 2,5 fois plus que celles qui s’autofinancent. « Sur dix ans, dans une start-up qui a réalisé des levées de fonds, on dénombre en moyenne 50 emplois contre 20 dans une société qui s’autofinance. «
Pour le moment, seulement 4 % de ces startups comptent dans leurs effectifs une personne exerçant des fonctions liées à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). « Aujourd’hui, il est devenu indispensable pour elles d’investir dans le domaine, puisque bientôt la législation européenne et française les y obligera. »
Dix ans après la création du label French Tech, le bilan la dernière édition du Baromètre France Digitale et EY nous apprend donc que le contexte reste difficile pour les start-ups, avec des levées de fonds particulièrement difficiles, 7% ont même abandonné leurs projets auprès des investisseurs.