Estelle Le Pape, Présidente de MCA PROCESS dirige une entreprise française d’agroéquipement qui est spécialisée dans l’automatisation et la robotique.
Installée à Quimper depuis 1985, la société compte désormais 17 installations à l’étranger. Estelle Le Pape, à la tête de MCA Process depuis 2008, indique qu’un véritable partenariat est établi avec chaque client afin de proposer des solutions simples. L’innovation reste également un moteur important pour l’entreprise.
CE : Comment vous êtes-vous développée à l’international ?
Le développement à l’international ne s’improvise pas. Il faut réaliser une étude des caractéristiques du marché afin de bien cerner les besoins. Ensuite, les risques encourus doivent être bien évalués avant de s’engager. L’équipe de MCA Process prend le temps de bien définir les coûts d’approche et nous mettons en place une stratégie adaptée pour chaque forme de collaboration. Nous pérennisons les partenariats à travers un accompagnement personnalisé. Nos clients sont ravis de relever de nouveaux challenges avec nous.
Notre force nous la devons aussi à notre équipe de concepteurs et de constructeurs intégrateurs. Chaque appareil est créé en tenant compte des besoins des utilisateurs. Nous proposons toujours des solutions personnalisées. Nous pouvons former les collaborateurs des clients et nous mettons à leur disposition les pièces de rechange qui leur faut pour les réparations éventuelles.
En 2019, MCA Process comptait 60 salariés et nous avons enregistré un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros. 30 à 40 % de nos ventes de machines sur mesure se font à l’export. Nous travaillons avec des clients en Angleterre, en Russie, en Lituanie, au Brésil, au Mexique, etc.
Nous devons en grande partie notre développement à l’international aux missions que nous effectuons à l’étranger. Nous faisions deux à trois missions par an à l’étranger et nous avons aussi multiplié notre participation aux salons.
CE : Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à la mission « French Women CEOs » ?
Bpifrance est un partenaire de longue date qui nous a permis d’atteindre de bons objectifs à l’export. Grâce au programme « Accélérateur International », notre chiffre d’affaires à l’export a augmenté et nous avons également connu un bel essor en matière d’innovation.
Lorsque Bpifrance a proposé la mission « French Women CEOs », nous n’avons pas hésité parce que le marché agroalimentaire du Moyen-Orient est vaste. Nous estimons que ce marché correspond à notre entreprise. Comme je suis déjà allée au Quatar, il est normal que je sois également intéressée par Dubaï. En 2017, MCA Process a participé à la mission sur la thématique « Food processing, chaine du froid & matériel agroalimentaire ». Avec Bpifrance, HSBC et Business France (en Inde), nous étions partis à la conquête du marché indien.
Au cours de chaque mission, j’ai rencontré beaucoup d’acteurs économiques et de contacts intéressants qui correspondent bien au profil de clients que nous ciblons. Grâce aux entrepreneurs français qui travaillaient sur place, nous avions pu visiter des sites afin de mieux comprendre les besoins des acteurs de l’agroalimentaire local.
Il faut faire un suivi minutieux pour qu’un contrat soit signé. Par exemple, lors du voyage en Inde, j’ai constaté que le marché n’était encore suffisamment mûr pour accueillir nos produits. Malgré la déception qui en découle, les voyages à l’étranger sont des risques qu’il faut prendre pour multiplier les opportunités et booster le chiffre d’affaires de l’entreprise. Nous continuons toujours à démarcher dans les pays où nous ne sommes pas encore implantés pour renforcer notre développement à l’international.
CE : Dans le contexte actuel, face à la difficulté de déplacement, quelle stratégie adoptez-vous ?
Je place toujours l’innovation au cœur de notre stratégie de développement. Pour faire face à la situation de crise actuelle, MCA Process a intégré Valorial à la fin de l’année 2019 afin d’agrandir notre réseau. Valorial est une communauté qui nous enrichit à travers les projets collaboratifs.
Pour faire face au contexte actuel, nous changeons de stratégie pour continuer à multiplier les échanges. Nous sommes en train de renforcer la numérisation de nos activités. Depuis plusieurs mois déjà, nous travaillons sur la structuration de la RSE et notre certification Ecovadis est en cours d’évaluation. De nombreux dossiers d’innovation sont également en cours d’étude dans notre service R&D.