Pandémie et guerre en Ukraine ont poussé BlackRock à signer cette semaine la fin de la mondialisation engagée depuis plus de trente ans.
Larry Fink, président de ce fonds explique cette prise de position à ses actionnaires en s’appuyant sur l’importance de la Russie dans la mondialisation. En effet, « la Russie a été accueillie dans le système financier mondial et a eu accès aux marchés financiers mondiaux. Au fil du temps, la Russie est devenue interconnectée au monde et est devenue profondément liée à l’Europe occidentale. Le monde a bénéficié des dividendes de la paix mondiale et de l’expansion de la mondialisation. Il s’agissait de tendances puissantes qui ont accéléré le commerce international, élargi les marchés financiers mondiaux, accru la croissance économique et contribué à réduire considérablement la pauvreté dans les pays du monde entier. »
Depuis la crise sanitaire, cette évolution ne fait plus bonne mine et l’apparition de la guerre n’a fait que renforcer cette tendance.
Pour BlackRock la mondialisation qui s’était organisée depuis l’effondrement du bloc communiste dans les années 1990, va changer de rythme, d’ampleur et ce changement risque de modifier le fonctionnement du capitalisme mondial, pour les pays développés comme pour les pays émergents.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a « exacerbé la polarisation et les comportements extrémistes que nous observons dans la société actuelle », explique Larry Fink. Il a également brisé les liens transfrontaliers entre les pays gravement touché par la pandémie de covid-19.
« L’ampleur des actions de la Russie aura également des répercussions sur plusieurs décennies et marquera un tournant dans l’ordre mondial de la géopolitique, des tendances macroéconomiques et des marchés de capitaux. »
La fin de la mondialisation aura des importantes conséquences économiques car elle poussera l’inflation encore plus haut et cette nouvelle situation laissera les banques centrales face à un choix difficile entre des prix plus élevés ou une activité économique plus faible.
Les économies doivent revoir leurs politiques énergétiques car les pays ne peuvent plus dépendre de sources d’approvisionnement comme le gaz qui ne serait pas sécurisé. Les énergies fossiles comme le pétrole sont également à prendre en compte car ces matières premières permettent aux États qui les possèdent de prendre en otage les pays qui n’en ont pas.
Ces deux crises auront tout de même du bon, selon Larry Fink, car ils accéléreront la transition vers les énergies renouvelables (énergies naturelles et le nucléaire).
L’heureuse élue de cette situation pourrait être la cryptomonnaie. Selon Larry Fink cette guerre pourrait stimuler les monnaies virtuelles. « Un système de paiement numérique mondial, conçu de manière réfléchie, peut améliorer le règlement des transactions internationales tout en réduisant le risque de blanchiment d’argent et de corruption ».
Contrairement au paiement classique qui peut prendre plusieurs jours, les transferts en monnaies numériques sont eux quasiment instantanés. De plus, ils contribuent également à la réduction des coûts des paiements transfrontaliers et avantagent ainsi les travailleurs expatriés qui veulent envoyer de l’argent à leur famille.
« À plus long terme, les événements récents accéléreront la transition vers des sources d’énergie plus vertes dans de nombreuses régions du monde », car « la sécurité énergétique se place aujourd’hui au même plan que la transition énergétique », conclut le PDG de BlackRock.