La nomination de Catherine Colonna au Ministère des Affaires étrangères a été unanimement saluée. Diplomate de carrière, elle incarne la compétence et le professionnalisme dans un métier qui a été malmené ces dernières années par le pouvoir.
Il était temps ! disent certains dans la grande maison du Quai d’Orsay ! Non pas que Le Drian n’ait pas fait le job, mais 10 ans au cœur du pouvoir laissent des traces et la période a été particulièrement dense en évènements extérieurs complexes.
Ancienne Ambassadrice de France à Londres, Catherine Collona est au cœur de la politique et du pouvoir français depuis Jacques Chirac dont elle a été porte-parole en 1995, puis Ministre des Affaires européennes en 2005, pour devenir Ambassadrice de France à l’UNESCO en Italie, et pour son dernier poste à Londres.
Si Catherine Colonna connaît parfaitement la maison du Quai d’Orsay pour y avoir fait toute sa carrière, elle incarne surtout le retour de la diplomatie de carrière qui a été très malmenée ces derniers mois et qui était en proie à un profond malaise. Un appel à la grève de 6 syndicats du Ministère des Affaires Étrangères avait officialisé la fronde par des fonctionnaires qui craignaient la disparition du corps diplomatique.
Beaucoup espèrent qu’elle incarne le retour à une ligne diplomatique stable, et une vision à long terme des relations et de l’image de la France à l’international. Elle arrive dans un contexte de guerre en Europe, d’une image écornée de la France en Afrique, et d’une profonde recomposition des équilibres internationaux. Mais la nouvelle Ministre a déjà géré de nombreuses crises, elle a l’expérience et le sang-froid pour gérer la situation.
Côté Commerce Extérieur c’est la continuité, c’est Franck Riester qui a été reconduit à la fonction et qui est candidat à la députation à Coulommiers. Si les résultats du Commerce Extérieur n’ont pas été brillants dans une conjoncture Covid déprimante, le Ministre n’en a pas moins été très actif pour promouvoir l’image de la France à l’international. Il va devoir s’atteler à une refonte en profondeur des mécanismes d’appui des entreprises qui semblent peu efficaces, mais surtout mal considérés de la part des entreprises.