L’économie française devrait échapper à la récession. C’est ce que révèle l’enquête mensuelle de conjoncture réalisée par la Banque de France auprès de 8000 chefs d’entreprise. Cette étude dévoilée la semaine dernière témoigne d’une amélioration de l’activité en mai, qui devrait se poursuivre ce mois-ci. « L’activité au deuxième trimestre fait preuve de résilience, on ne voit pas de récession », analyse Olivier Garnier, économiste en chef de la Banque de France. Après le repli du premier trimestre, l’activité enregistre un léger mieux. Ce constat conforte celui du ministre de l’économie qui, au début du mois, avait écarté le risque d’une récession, tout en indiquant que les prévisions de croissance seraient revues à la baisse.
Dans un contexte marqué par la poursuite de la guerre en Ukraine et des mesures de confinement en Chine, l’activité repart à la hausse dans l’industrie et progresse même davantage. L’amélioration constatée en avril s’est poursuivie en mai, grâce à un rebond dans l’industrie et dans les services marchands. Le secteur de l’hébergement et de la restauration profite notamment du retour de la clientèle étrangère.
Les évolutions sont toutefois contrastées selon les secteurs. De bonnes progressions sont à noter dans l’industrie pharmaceutique ou l’aéronautique dont les cadences de production continuent d’augmenter sans toutefois retrouver le niveau d’avant-crise. L’industrie automobile, qui, après plusieurs mois de très forte baisse, s’est redressée en mai tout en restant à un niveau d’activité très dégradé.
Le secteur agro-alimentaire et de l’habillement-textile-chaussures connaissent malgré eux une légère baisse suite à des problèmes d’approvisionnement alors que les chefs d’entreprise anticipaient le mois dernier une progression en mai pour ces deux secteurs.
Selon les anticipations des entreprises, l’activité progresserait modérément en juin dans les services. Les industriels interrogés anticipent globalement une stabilité de leur activité. Dans les services, les chefs d’entreprise anticipent une hausse de l’activité, mais moins marquée qu’en mai, plutôt portée par les secteurs des services aux entreprises (programmation, conseil, gestion) ainsi que les activités de location.
Selon l’étude de la Banque de France, deux phénomènes émergent tout secteur confondu ( les difficultés d’approvisionnement et les difficultés de recrutement ) mais pas de quoi trop s’inquiéter.
« Dans un contexte certes toujours très incertain, nous estimons à ce stade que la progression du PIB pour le deuxième trimestre 2022 s’établirait autour de 0,25 % par rapport au trimestre précédent », déclare la Banque de France. Pour mémoire, le PIB a reculé de 0,2 % au cours des trois premiers mois de l’année.