La dernière actualisation des risques pays éditée par l’assureur crédit Coface met en avant une dégradation générale du climat européen des affaires
Pour l’assureur crédit on ne parle plus de risque de stagflation pour 2022/2023 mais plutôt de récession. « Il y a quelques semaines, le changement de ton des principales banques centrales, confrontées à une accélération continue de l’inflation, a fait ressurgir le spectre d’une récession – en particulier dans les économies avancées ». Pour l’assureur c’est bien l’Europe qui est en première ligne à la fin en subissant les conséquences de la guerre en Ukraine mais aussi sous la menace d’une hausse des taux de la Banque Centrale Européenne dans un contexte fortement inflationniste.
Les chiffres de croissance au premier trimestre ont ainsi été publiés en-deçà des attentes dans la plupart des économies développées. Pour le deuxième trimestre consécutif, le PIB de la zone euro n’a que très faiblement progressé (+0,3 % T/T, après +2,2 % au T2 et au T3), avec notamment un recul de -0,2 % en France – économie qui avait pourtant, jusqu’à présent, le mieux récupéré des effets de la pandémie.
Dans un environnement marqué par le durcissement des conditions de crédit, le secteur de la construction apparaît comme l’un des plus vulnérables, particulièrement dans la région Europe centrale et orientale mais également en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord. Dans l’ensemble des régions du monde, il est désormais considéré en « risque élevé » ou « très élevé ». La hausse des coûts d’emprunt devrait se ressentir sur le marché immobilier et, à terme, les activités de construction. Cela commence à s’observer aux États-Unis où les ventes de logement déclinent rapidement. Après la très forte reprise enregistrée au cours des deux dernières années, la hausse des taux sur les prêts hypothécaires (+200 pb depuis le début de l’année) et des prix du logement (+20 % en glissement annuel) refroidissent la demande. Aux Etats-Unis, comme dans le reste du monde, le secteur doit également faire face à la hausse des coûts des intrants, à commencer par ceux du bois d’œuvre, toujours très élevés.
Ce contexte sera favorable aux exportateurs de matières premières, et plus particulièrement de pétrole. Les deux seuls reclassements auxquels procède Coface concernent ainsi le Brésil et l’Angola. De plus, plus de la moitié des 9 reclassements sectoriels opérés ce trimestre concerne les secteurs de l’énergie de pays producteurs (Etats-Unis, Canada, Brésil, Arabie saoudite, Emirats arabes unis).