Le dernier colloque du CIAN, le Conseil des Investisseurs français en Afrique a permis au Président du Niger de lancer quelques messages aux entrepreneurs français dans un contexte de renforcement important des relations politiques et militaires avec notre pays.
La crise malienne résonne comme une opportunité pour le Niger ! Suite au désengagement de la force sahel au Mali et son installation prévue au Niger en septembre prochain, le Niger a une fenêtre d’opportunité qu’il aimerait saisir.
« Nous appartenons à cet espace du Sahel qui est devenu par la force des choses, la frontière sud de la Méditerranée pour l’Europe» explique le Président Bazoum, « Nous sommes un pays de culture francophone, c’est un vrai avantage pour les entrepreneurs français qui ne l’exploitent pas suffisamment. » Est-ce une absence de volonté ou une méconnaissance des réalités du terrain ? Le Président Bazoum déplore l’effet de loupe créé par les médias sur les problèmes de terrorisme des pays voisins qui ne touchent qu’une infime partie de son territoire. « Il faut aller vraiment très loin, aux confins de notre territoire à la frontière avec le Mali, pour constater des troubles. Dans tout le reste des 1,2 millions de km2 du Niger la vie se passe normalement, et est paisible. »
Selon lui les accords entre les forces françaises et la force Akouma sont en cours de signature, mais ne sont pas encore finalisés. Ils devraient permettre aux forces armées de s’installer au mois de septembre au Niger. Les compensations pour le pays seront surement importantes, au niveau économique comme au niveau sécuritaire. Ce qui va créer une dynamique économique si le pays sait en profiter et s’il arrive à convaincre des entrepreneurs européens.
« Nous sommes un pays qui est en train d’investir dans le capital humain, d’assainir le climat des affaires. Nous sommes un pays qui simplifie le code des investissements, le code général des impôts… » Les échanges entre la France et le Niger varient au rythme des achats d’uranium dont le pays est l’un des plus importants producteurs au monde, mais le Président du Niger voudrait développer d’autres secteurs.
« L’énergie est une priorité. Notre potentiel en énergie renouvelable est très important. Nous bénéficions d’un ensoleillement abondant et nous avons besoin d’énergie pour notre développement. »
« Le 2ème secteur c’est l’agriculture sur lequel le Niger, contrairement aux idées reçues, à un très fort potentiel. Nous avons besoin d’une modernisation, d’investissements dans la transformation. »
Le Président Bazoum pense que son pays est au début d’un cycle de forte croissance et il s’emploie à expliquer que les Turcs, les Chinois, les Indiens n’ont pas de préjugés, d’où un appel à un sursaut des entreprises françaises pour son territoire.
Le Président du Niger a été élu avec un programme très axé sur l’éducation des jeunes. Il avoue d’ailleurs les déficiences passées du système éducatif qui ont pour conséquences le sous-développement. De nombreuses actions ont été mises en place en milieu rural notamment auprès des jeunes filles pour leur assurer une bonne éducation et éviter des mariages précoces, mais le vrai changement sera apporté par l’augmentation des richesses et des emplois. Un défi qui est économique et qui est à la portée des entrepreneurs.