Sur financement public français, cet opérateur développe et exploite des complexes sportifs communautaires en Côte d’Ivoire et bientôt au Kenya ou au Sénégal. Un nouveau centre est sur le point d’être inauguré à Yopougon.
Le premier complexe ivoirien Agora de Winwin situé à Abidjan Koumassi fut inauguré par Emmanuel Macron le 21 décembre 2019. Depuis, ce développeur basé à Paris n’a eu de cesse de poursuivre tambour battant ses projets. Après l’ouverture officielle d’un deuxième centre à Abobo (Abidjan), le 12 mai dernier, un troisième doit être inauguré ce 18 décembre dans la capitale ivoirienne à Yopougon Terminus 47.
Pilotée par Régis Charpentier et Maxime Zeller, Winwin a développé un concept original qui fait florès. En partenariat avec les pouvoirs publics des pays africains où elle s’implante, la société conçoit et développe des centres sportifs (terrains de sport, gymnases, vestiaires, etc.) sous la marque Agora, financés par la France. En Côte d’Ivoire, il s’agit d’un partenariat avec le ministère de la Promotion des sports.
Ces complexes sont mis gratuitement à la disposition des autorités en contrepartie d’une concession de dix ans pour Winwin qui gère les centres et trouve des ressources pour leur fonctionnement. Hors investissement initial, les charges sont couvertes par le sponsoring local d’entreprises, l’événementiel (concerts…) et la perception de droits d’entrée par les utilisateurs privés non-prioritaires (hors associations sportives, groupes scolaires etc.).
Pour conduire son ambitieux programme d’investissements (jusqu’à 91 sites en Côte d’Ivoire), Winwin s’est associé avec le groupe immobilier Duval qui, via sa filiale Alamo, réalise les études d’ingénierie et conduit les travaux. Compte tenu du financement souverain de Paris, près des trois-quarts des travaux en valeur doit être attribué à des sociétés françaises ou leurs filiales sur le continent
Les centres Agora sont implantées dans des quartiers ou localités où les populations (scolaires, associations…) manquent d’infrastructures sportives de bon niveau pour des raisons de coût. « L’impact local de ces infrastructures construites et exploitées aux meilleurs standards est spectaculaire sur les communautés. Nous avons déjà accueilli un cumul de 400 000 personnes dans le premier Agora de Koumassi», indique Régis Charpentier qui travailla pour EY et la Banque mondiale avant de cofonder WinWin Afrique en 2016 fort d’une première expérience dans le sport business à l’occasion des JO de Londres. Maxime Zeller, directeur général et cofondateur, est, pour sa part, passé par Lagardère Sports et Yahoo Sports.
Lors de son passage en Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron avait annoncé sur financement du Trésor français la construction de dix centres en Côte d’Ivoire. Après celui de Yopougon, les sites d’Attécoubé (Abidjan) et Boundiali, localité du nord du pays figurent notamment sur la liste.
Les projets ne s’arrêtent pas en Côte d’Ivoire. Au Kenya, WinWin a conclu un accord le 21 février 2023 avec le gouvernement de Nairobi pour développer huit Agora, selon un modèle financier un peu différent. D’un coût estimé à 60 millions d’euros, ce programme sera cofinancé par l’État kényan et un prêt concessionnel du Trésor français à 50-50. Compte tenu des délais administratifs, la phase active de développement de ces projets kényans devrait débuter à l’été 2024.
Dans les cartons de Winwin figure aussi un important programme au Sénégal pour 14 Agora, cette fois à vocation culturelle . En ce sens, un MOU avait été signé le 7 décembre 2022 à Paris par Aliou Sow, ministre sénégalais de la Culture et du Patrimoine historique et Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur. D’autres pays comme le Bénin ont, quant à eux, aussi marqué leur intérêt pour le concept original développé par Winwin.